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    ‘La vérité sur Jimmie Angel et les Angel Falls’, une conférence de Karen Angel

    Après avoir découvert les chutes d’eau les plus hautes du monde, au Venezuela, le 16 novembre 1933, le pilote de brousse James (‘Jimmie’) Angel Crawford lance une expédition pour redécouvrir la fameuse ‘rivière d’or’ qui l’obsède depuis 1923. Il tente de se poser sur le plateau de l’Auyan Tepuy (1 489 m) le samedi 9 octobre 1937 mais, s’enfonçant dans une tourbière, son appareil passe en pylône et doit être abandonné sur place. Pour aller au-delà de notre article du 9 octobre 2023, nous publions le texte intégral de la conférence donnée par sa nièce en 2001 pour donner un éclairage détaillé sur la biographie de son oncle…

    ÉLÉMENTS DE CONTEXTE

    La nièce de Jimmie, Karen Angel, fille de son plus jeune frère Clyde, passe plus de 20 ans à rédiger la biographie de son oncle. Elle poursuit sa quête des détails sur la vie de ‘Jimmie’ insiste beaucoup pour qu’on utilise l’orthographe correcte de son prénom et publie Angel’s Flight’ en 2019 (ce titre s’inspirant certainement du surnom donné au funiculaire situé dans le secteur de Bunker Hill, dans le quartier d’affaires de Los Angeles (Californie).

    Lorsque Karen a huit ans, Clyde, le seul Angel à avoir échappé au virus du vol, très affecté par les fausses rumeurs courant sur son frère, offre à sa fille un album vierge, avec l’espoir secret qu’elle retrace la véritable histoire familiale. Karen se souvient de l’appel, deux ans plus tard, annonçant la mort de ‘Jimmie’ et du trajet de nuit de 500 milles (804 kilomètres) effectué par sa famille.

    En 1994, elle effectue le premier de ses voyages au Venezuela pour visiter l’endroit qui obsédait tant ‘Jimmie’. « L’ascension de l’Auyan Tepuy et la descente par le même sentier que mon oncle et ses trois compagnons avaient emprunté en 1937 ont joué un rôle déterminant dans ma tâche d’en apprendre davantage sur Jimmie », déclare Karen.

    Habituée à ce que l’on le connaisse si peu dans ses États-Unis d’Amérique natals, elle est surprise de constater le contraire au Venezuela, certaines histoires suggérant même qu’il est encore en vie quelque part dans la jungle. ‘Jimmie’ aurait certainement approuvé. « Il a activement contribué à la création de diverses légendes sur sa vie hors normes », explique Karen. De nombreux contemporains de ‘Jimmie’ n’étaient plus en vie et ses recherches ont également été rendues difficiles par la subtilisation des carnets de vol dans les années 1960.

    Questionnements sur la date de la découverte

    Si la plupart les carnets de vol de ‘Jimmie’ ont disparu, on peut cependant noter que sa découverte la plus importante est clairement indiquées en bas à droite sur la page ci-dessous (« FOUND MYSELF A WATERFALL« ) et qu’il indique, un peu plus tard « MY WATERFALL«  :

    Il est à noter que la page Wikipedia consacrée au Salto Ángel ne donne que l’année de découverte des plus hautes chutes d’eau du monde (1933) et l’année de l’atterrissage de ‘Jimmie’ Angel sur l’Auyan Tepuy (1937).

    D’autres textes donnent des dates différentes que celle de Karen Angel à la page 72 de son ouvrage publié en 2019 et titré ‘Angel’s Flight’ (16 novembre) et citent, le plus souvent, le 18 novembre.

    Pour la nièce du pilote, son carnet de vol mentionne, à la ligne du 18 novembre (mais cette date est illisible), dans la colonne ‘Weather’ (‘Météo) la mention ‘11 16 33’ (16 novembre 1933)…

    Le projet historique Jimmie Angel (JAHP)

    En 1996, Karen lance le Jimmie Angel Historical Project (JAHP/Projet historique Jimmie Angel) dans le but d’effectuer des recherches sur ‘Jimmie’ Angel, sa famille, ses associés et leur époque d’exploration vénézuélienne. Elle continue de travailler avec la communauté Pemón. « Les Pemón ont vu la cascade pour la première fois en 1949 lors de l’expédition de Ruth Robertson. Avant cela, ils ne s’étaient pas aventurés à proximité parce qu’ils pensaient que c’était la demeure des canaimas, des diables », explique Karen Angel.

    Le JAHP préconise également la préservation duEl Rio Caroní’, devenu monument national vénézuélien en 1964. En 1970, l’armée de l’air vénézuélienne a transféré l’appareil, pour restauration, au Musée Aéronautique de Maracay. Cependant, il est toujours exposé à l’extérieur de l’aéroport de Ciudad Bolívar, l’État de Bolívar refusant de le restituer au gouvernement fédéral pour sa préservation, une situation exacerbée par la situation économique vénézuélienne.

    REMARQUES LIMINAIRES

    Intitulée ‘The Truth about Jimmie Angel and Angel Falls’, la conférence que Karen Angel a donné la première fois à l’Université Alexander von Humboldt d’Arcata (Californie) en 2001 est librement traduite de l’anglais par nos soins. Conformément à notre politique, ce texte est adapté à un public contemporain, est mis au présent pour plus de fluidité et respecte les préceptes du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale (LRTUIN).

    LA CONFÉRENCE DE KAREN ANGEL

    « Conférence Alexander von Humboldt de 2001

    Humboldt State University

    Arcata, Californie

    ‘La verité sur Jimmie Angel et les Angel Falls’

    par Karen Angel« 

    La vérité sur la vie de Jimmie Angel est alambiquée et déformée par la légende pour une bonne raison. Un facteur majeur dans la difficulté de découvrir la vérité sur cette figure est qu’il a activement participé à la création des différentes légendes sur sa vie colorée. Cet article n’est qu’une petite partie d’un projet de recherche beaucoup plus vaste pour découvrir la vérité sur Jimmie Angel1.

    Même si j’ai l’avantage d’être un membre de la famille Angel, j’ai dû rassembler la vérité sur lui à travers des recherches d’archives et des entretiens avec des gens qui le connaissaient. Bien que mon éventail d’informateurs diminue rapidement avec le temps, j’ai eu l’occasion d’interviewer et de correspondre avec un certain nombre d’hommes et de femmes aux États-Unis et au Venezuela, qui le connaissaient ou connaissaient ses associés.

    Il circule beaucoup d’histoires non fondées sur Jimmie Angel, qui sont rapportées dans les livres et les articles des écrivains et des journalistes. En partie parce que les histoires sont assez excitantes et font une bonne lecture. J’ai souvent constaté que les écrivains, qui me consultent, lorsqu’ils me disent qu’une histoire particulière n’est pas vraie, ou n’a pas été vérifiée, répètent la mythologie parce que dans les mots de l’écrivain d’aventure Ted Hatfield, « Cela fait une meilleure histoire2« .

    John Random, un écrivain de Londres, en Angleterre avec qui je travaille depuis 1996, a décidé de passer d’une biographie à un roman après avoir lutté pendant des mois avec la documentation sur Jimmie Angel3. Random a été exceptionnellement utile pour mes recherches et nous avons partagé des informations au cours des dernières années. Bien qu’il écrive maintenant un roman sur Jimmie Angel, il essaie toujours de découvrir la vérité sur l’homme.

    Que Jimmie prétende avoir appris à voler à 14 ans fait partie de la légende. Les histoires prétendant qu’il est un as du British Royal Flying Corps pendant la Première Guerre mondiale, qu’il a créé une armée de l’air pour un seigneur de la guerre chinois dans le désert de Gobi, opérait comme aviateur de reconnaissance pour Lawrence d’Arabie, n’ont pas été vérifiées4. Ce qui est vrai, c’est que Jimmie Angel était un pilote doué et aimait l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, en particulier le Venezuela.

    Il est né dans l’État du Missouri, au centre-ouest du pays, le 1er août 1899. Son nom complet est James Crawford Angel. Bien que citoyen [américain], il passe une grande partie de ses 57 années de vie à l’extérieur des États-Unis. Il mesure 5 pieds, 8 pouces de haut [1,52 m] et a un teint sombre et rougeâtre, des cheveux noirs et des yeux bruns. Alors qu’il est dans la vingtaine, son visage est brûlé et marqué irrémédiablement lorsque le câblage du tableau de bord d’un avion qu’il pilote prend feu5. Il dit souvent aux gens qu’il est fondamentalement un Amérindien, ce qui n’est que partiellement vrai. Née en Arkansas, sa mère Margaret Belle Marshall Angel, est d’ascendance Cherokee.

    Après avoir servi pendant la Première Guerre mondiale, il travaille comme pilote sous contrat indépendant jusqu’à sa mort, en 1956. Il considère la vie de pilote de ligne commercial trop routinière, trop structurée. « Ce serait comme conduire un autobus », répond-il à son plus jeune fils Rolan lorsque celui-ci lui demande, à la fin de sa vie, pourquoi il n’a jamais suivi cette voie6.

    Jimmie Angel est souvent qualifié de soldat de fortune. Il est bien plus. Aviateur talentueux, ses explorations dans les années 1930 de la Gran Sabana, au sud-est du Venezuela, développent un intérêt accru pour la région. Travaillant pour le ministère vénézuélien du Développement en association avec le Musée américain d’histoire naturelle et la Commission de frontière entre le Venezuela et le Brésil, la vaste Gran Sabana est explorée, cartographiée puis est ouverte à une évaluation scientifique systématique. En partie grâce à ces activités, le vaste parc national Canaima du Venezuela est préservé et sauvé des dépréciations qui ont détruit tant d’autres régions d’Amérique du Sud.

    [Note de 2021 : le parc national Canaima est maintenant attaqué en raison de l’exploitation minière agressive de l’or autorisée par le gouvernement vénézuélien.]

    Selon la légende, son premier voyage au Venezuela a lieu en 1921 en compagnie d’un géologue minier américain connu sous le nom de McCracken. Les deux hommes se sont rencontrés dans un bar au Panama et conviennent que McCracken paierait 5000 $ à Jimmie pour l’emmener dans un endroit situé au sud-est du Venezuela. Ils atterrissent sur une montagne mystérieuse et extraient une grande quantité d’or d’une rivière sur le plateau. McCracken meurt plus tard aux États-Unis et Jimmie passe le reste de sa vie à chercher la rivière d’or.

    Les documents ou les informateurs ne vérifient pas la légende de la rivière d’or. Le compte rendu à la première personne de Jimmie Angel ne peut pas être vérifié non plus. Certes, Angel raconte fréquemment l’histoire. Beaucoup de ses amis et membres de sa famille, y compris son plus jeune frère, qui est mon père décédé, croient cette histoire7. On ne sait pas si cela s’est réellement produit. Nous savons que l’histoire est un moyen assez efficace d’attirer les investisseurs à sa recherche d’or. Il s’agit pour lui d’une quête proprement existentielle.

    Angel est obsédé par l’Auyan Tepuy, une montagne tabulaire en forme de cœur de 435 miles carrés [soit 1 126,84 km²] dans la région sud-est de Gran Sabana, au Venezurela. ‘Auyan’ signifie diable et ‘tepui’ signifie maison dans la langue du peuple indigène Pemón, d’où la ‘Maison du diable’8. Angel croyait que c’était la maison de la rivière d’or de McCracken.

    Le canyon dans lequel se trouvent les Angel Falls’ [‘Salto Ángel’] est appelé ‘Devil’s Canyon’ ou ‘Churun Canyon’. Le Rio Churun prend sa source sur Auyan Tepuy. Les eaux primaires du Churun coulent sur les parois du canyon à un point différent des ‘Angel Falls’ et sont appelées Churun Meru. ‘Meru’ signifie ‘cascade’ dans la langue des Pemón9.

    Angel travaille comme guide aviateur dans la Gran Sabana pour la Santa Ana Mining Company de Tulsa, Oklahoma, à l’automne 1933. Ses compagnons d’expédition sont D. H. Curry10 et le copilote et mécanicien Jose Cardona, du Mexique. Le 16 novembre 1933, alors qu’il effectue un vol en solo, Angel fait route vers le ‘Devil’s Canyon’ et découvre pour la première fois ce qui allait être révélé au monde sous l’appellation ‘Angel Falls’11. En raison de pluies incessantes, Curry et Cardona partent peu de temps après qu’Angel les ait aperçues et refusent de croire son histoire d’une « chute d’eau d’un mille [1609,34 m] de hauteur ».

    En 1934, Jimmie rencontre sa deuxième épouse, Marie Sanders12, à Los Angeles. Comme sa première épouse, Virginia Martin13, Marie est une femme dure et indépendante. Les deux sont minces et belles, avec des cheveux roux – des attributs physiques qui, selon Jimmie, aident leurs expéditions dans des situations plutôt difficiles. Marie est sa compagne, et parfois son copilote et sa navigatrice, de 1935 jusqu’à la naissance de leur premier enfant au Nicaragua, en 194314.

    En 1934, Angel rencontre Durand A. Hall et L. R. Dennison à New York. Il accepte d’être le pilote et le guide de l’expédition exploratoire ‘Gran Sabana’ parrainée par le groupe minier Case, Pomeroy, and Company. Hall et Dennison sont les premiers individus à confirmer l’existence des ‘Angel Falls’ lorsqu’il les fait voler dans le ‘Devil’s Canyon’, le 24 mars 1935. Angel évoque ses chutes d’eau aux gens depuis de nombreux mois, mais son histoire n’est pas crue parce que les cartes de la région ne répertorient ni l’Auyan Tepuy, ni aucun point caractéristique aussi élevée. Dennison raconte ses aventures avec Jimmie Angel dans un livre intitulé ‘Devil’s Mountain’15.

    À une date ultérieure, l’ami d’Angel, F. I. ‘Shorty’ Martin, un géologue pétrolier américain, prend des photos de la cascade pour attester de son existence16.

    Entre 1935 et 1937, Jimmie et Marie Angel entreprennent plusieurs voyages entre le Venezuela et les États-Unis. Au cours de cette période, ils acquièrent l’avion Flamingo’17, qu’ils surnomment ‘El Rio Caroni’ d’après le fleuve Caroní, qui coule du sud vers le nord et qu’il a utilisé comme son principal guide visuel de navigation vers la Gran Sabana.

    L’ami intime de Jimmie et Marie Angel est l’explorateur vénézuélien Gustavo ‘Gubuya’ Heny, né dans une riche famille vénézuélienne d’origine allemande. Il est ingénieur civil, expert en plein air et alpiniste. Carmen Dearden, la nièce d’Heny, le décrit ainsi : « Mon oncle était très spécial. Il était merveilleusement épris de liberté. C’était une espèce d’oiseau magique qui s’envolerait toujours. Il s’envolait pendant des mois dans la jungle avec seulement un fusil de chasse et un sac de sel18. »

    Il est difficile de savoir quand un élément géologique est découvert. Certains ne le sont peut-être jamais. Leur existence est plutôt reconnue par un public plus large et plus diversifié. Une chose est certaine, l’existence des ‘Angel Falls’ est connue par le monde entier et elles ont donc été ‘découvertes’ grâce aux explorations de Jimmie Angel.

    Peut-être les Angel Falls étaient-elles connues des peuples autochtones de la région depuis des milliers d’années mais, en raison de son emplacement sur la ‘Maison du Diable’, la région était évitée. Peut-être le grand panache d’eau avait-il été rapporté dans les journaux d’un ou deux premiers explorateurs. L’auteur britannique Charles Nicholl rapporte : « […] j’ai déroulé la carte de Ralegh au British Museum, et j’ai fait quelques calculs, et j’ai découvert que la « ville dorée » de Sir Walter Ralegh et la « rivière d’or » de Jimmy Angel étaient un seul et même endroit19« .

    L’ami d’Heny, Enrique Lucca, m’a expliqué que « le nom Angel Falls est apparu lors d’une réunion à Caracas,en 1937, entre Angel, Shorty Martin et Heny. Ils parlaient de la chute d’eau et comme Martin et Angel n’avaient pas de nom pour elle, Heny a suggéré le nom ‘Angel Falls’, en utilisant le nom de famille de Jimmie parce que c’était lui qui l’avait fait connaître au monde20« . Il est très peu probable que le nom de la cascade aurait résisté à l’épreuve du temps si le nom de famille de Jimmie avait été Smith. ‘Angel Falls’ est un nom descriptif lyrique pour l’aile géante en cascade de l’eau coulant de l’Auyan Tepuy.

    Jimmie Angel et les ‘Angel Falls’ gagnent en notoriété à la suite de l’atterrissage, le 9 octobre 1937, d’El Rio Caroní sur l’Auyan Tepuy, à la recherche de la rivière d’or perdue. Les compagnons d’expédition de Jimmie et Marie sont Gustavo Heny, le jardinier et compagnon de jungle d’Heny, Miguel Angel Delgado, et le capitaine-botaniste Felix Cardona Puig21. Heny et Cardona explorent une voie pédestre depuis le camp d’Angel, à Guayaraca, sur le flanc sud de l’Auyan Tepuy, jusqu’au site d’atterrissage proposé, qui se situe sur le côté nord du plateau.

    La recherche par Heny et Cardona d’un itinéraire à pied n’est que partiellement couronnée de succès. Cardona retourne au camp après quelques jours tandis qu’Heny poursuit sa route vers le nord. Il peut reconnaître un chemin à travers une grande partie du plateau, mais est empêché d’atteindre le site d’atterrissage prévu en rencontrant le grand mur intérieur du tepuy. Angel survole la position d’Heny avec ‘El Rio Caroni’ pendant ses quinze jours de reconnaissance et largue des fournitures attachées à des parachutes confectionnés par Carmen, la sœur d’Heny22.

    Selon Lucca, « Jimmie était certain que ‘Cabuya’ pourrait les ramener sains et saufs si quelque chose arrivait. ‘Cabuya’ a fait confiance à la capacité de Jimmie en tant que pilote, il a donc pensé qu’il y avait peu de danger, mais il voulait plus de temps pour explorer le site d’atterrissage que Jimmie avait sélectionné sur le tepuy. Jimmie ne lui a pas donné le temps dont il avait besoin23« .

    Le matin du vol, Cardona reste au camp pour maintenir le contact radio avec l’équipe d’atterrissage de l’Auyan Tepuy, qui comprenait Jimmie et Marie Angel, Heny et Delgado, qui était connu pour sa dextérité avec la corde et la machette. Marie Angel écrit dans son manuscrit inédit qu’ils étaient bien préparés à d’éventuels problèmes. Leurs fournitures comprenaient des tentes, des couvertures, des lampes de poche, des appareils photo, des cordes, des machettes et suffisamment de nourriture pour survivre un mois24.

    Au début, l’atterrissage d’Angel semble parfait, mais les roues se perdent dans les hautes herbes et s’enfoncent dans la boue, ce qui immobilise brusquement l’avion et provoque la rupture de la conduite de carburant, tandis que le nez de l’avion se plate dans le sol25. Deux jours plus tard, quand il devient clair qu’il n’y a pas d’or à cet endroit et qu’El Rio Caroní est désespérément embourbé sur son point d’atterrissage boueux, Angel rédige la note suivante :

    « De la part de Jimmie Angel. Cet avion Flamingo a atterri ici samedi 9 octobre 1937 à 11 h 45, l’atterrissage était intentionnel, l’interrupteur a été coupé ainsi que l’arrivée des gaz. Nous étions au sol à 750 pieds [228,6 mètres, NDLR] avant d’atteindre la zone meuble où l’avion a piqué du nez. Et nous avons déchiré le bord de l’aile gauche. Et j’ai perdu un tuyau sur le radiateur d’huile. Aucune blessure visible occasionnée aux passagers, Mme Angel, Gustavo Heny, Miguel Delgado ; aujourd’hui est le 11 octobre, nous marchons en bonne santé vers le camp de Comarata [sic], notre radio étant complètement hors service26. »

    Avant d’entamer la longue marche de la montagne au village de Kamarata, dans la vallée en-dessous, l’équipe d’atterrissage utilise des cordes pour libérer le nez d’El Rio Caroní de la boue parce que Jimmie ne veut pas abandonner son avion dans une position indigne. On déchire du tissu et on le colle sur une aile pour indiquer « ALL OK » [« Tout le monde va bien »] avec une flèche indiquant la direction dans laquelle se dirige le groupe27.

    Angel s’attend à ce que des pilotes viennent à leur secours, mais les recherches sont retardées en raison de la perte du contact radio avec Cardona28, à Guayaraca. Le Dr. William H. Phelps29, un ami proche d’Heny, a envoyé des avions pour les chercher, mais les pilotes tentant le sauvetage ne peuvent pas voir à travers les nuages couvrant la montagne. Après quelques jours, on présume que l’équipe d’Angel est perdue ou décimée.

    Comme prévu au cas où la partie aérienne de l’expédition pour l’or rencontrait des problèmes, Heny conduit les Angel et Delgado du plateau d’Auyan Tepuy à leur camp à Guayaraca et à Kamarata. Selon la sœur d’Heny, Carmen, « Jimmie était un excellent pilote, mais il n’était pas très bon au sol. Il n’aimait pas marcher30« .

    Leur voyage exceptionnellement ardu depuis la montagne, en terrain inconnu et difficile, prend onze jours31.Pendant quatre jours, en novembre 1994, j’ai grimpé sur l’Auyan Tepuy en utilisant le sentier d’Heny, qui demeure le seul chemin pour accéder au sommet, et j’ai traversé le plateau jusqu’au point où la rivière Churun prend sa source sur le tepuy32. La recherche du point d’atterrissage d’Angel est resté un trek ardu de quatre à cinq jours vers le nord.

    Commandé au début de 1939 par le général Eleazar LopezContreras, président du Venezuela, Angel est le guide-pilote d’une expédition de géologues, d’archéologues et d’ingénieurs du ministère vénézuélien du Développement. Leur tâche consiste à étudier la zone autour de l’Auyan Tepuy. Le conservateur de paléontologie, M. George Gaylord Simpson, et l’ornithologue, M. E. Thomas Gilliard, du Musée américain d’histoire naturelle, sont membres de l’expédition33.

    Selon Gilliard, c’est le martèlement d’Angel à tout sceptique ayant une oreille disposée et un compte bancaire qui a provoqué une expédition précédente, en 1937, organisée par le Musée américain d’histoire naturelle, ainsi que l’expédition de 1939. « Le fait qu’un grand monde perdu ait véritablement existé, qu’il y ait ou non des chutes, était suffisant pour éveiller l’intérêt du monde zoologique. Les scientifiques de toutes les branches, qui connaissaient la flore et la faune étranges des deux autres Mondes Perdus (Roraima et Cerro Duida), se sont joints à eux pour acclamer les découvertes de M. James Angel34. »

    Le gouvernement du Venezuela a publié ‘Revista de Fomento’ en décembre 1939. Ce grand volume contient des rapports d’expédition, des photographies, des relevés [topographiques] et des cartes. Une photo pleine page des ‘Angel Falls’ figurant dans le volume a été prise de l’avion d’Angel. Le récit de l’expédition par Gilliard dans le numéro de décembre 1940 de ‘Natural History, The Magazine of the American Museum of Natural History’, rapporte que les géologues « pouvaient à peine en croire leurs yeux. Ces scientifiques conservateurs consignent dans le rapport géologique que les ‘Angel Falls’ dépassent les 3 300 pieds [1005,84 mètres]. » Gilliard conclut : « L’honneur qui leur a été accordé en donnant le nom des chutes à Jimmy Angel35 en fait un monument au courage et à la persévérance de cet explorateur-aviateur et soldat de la fortune36. »

    Jimmie et Marie Angel quittent le Venezuela en mai 1940 et passent le reste de l’année et la majeure partie de 1941 aux États-Unis à préparer leur retour au Venezuela. Marie écrit à son frère, Herbert Sanders, que leur combat du 8 décembre depuis la zone du canal serait l’un des derniers autorisés à se poursuivre au Venezuela avant que les considérations de sécurité de la Seconde Guerre mondiale ne conduisent à la fermeture de la frontière37.Les Angel, qui œuvrent activement au soutien des forces alliées, sont forcés de quitter le Venezuela neutre en 1942. Angel passe le reste des années 1940 à travailler comme pilote38.

    En 1947, Angel rencontre Ruth Robertson, une photojournaliste américaine vivant à Caracas. Quatre expéditions terrestres avant elle avaient essayé d’atteindre la base de la cascade et avaient échoué. Lorsque Robertson soumet l’idée au ‘National Geographic’, elle n’obtient aucun encouragement ou parrainage. Cependant, le magazine consentira à publier son article en cas de réussite39. Ses photographies, ainsi qu’un compte rendu de l’expédition sont publiés dans le ‘National Geographic’ en novembre 194940. Peu de temps après, au retour de Robertson de son expédition, Angel entend une rumeur selon laquelle sa cascade ne mesurerait pas un mille de haut. Il est tout à son indignation et à sa colère lorsqu’il arrive à l’appartement [de Robertson] pour parler avec elle. « Cela fait des années que je dis aux gens que ma chute d’eau est haute d’un mille. Maintenant, vous gâchez tout – je vous dis qu’elle est haute d’un mille ! » Selon une lettre datée du jour même, les mesures officielles sont disponibles, et Robertson est soulagée de pouvoir dire à son ami Jimmie que la chute d’eau « mesurait 3 212 pieds [979,0176 m] de hauteur, la première chute principale mesurant 2 648 pieds [807,1104 m]. Pas un mille de haut, mais tout de même la plus haute du monde !41« 

    Selon leurs fils Jimmy et Rolan, entre 1942 et 1949, les Angel vivent brièvement au Nicaragua, au Honduras, au Salvador, au Belize, dans la Zone du canal [de Panama], au Costa Rica, en Guyane britannique, aux États-Unis et au Venezuela en 1949. En raison de la mauvaise santé chronique de leurs jeunes fils, Jimmie et Marie retournent aux États-Unis et occupent une maison à Santa Barbara, en Californie, en 195142.

    Angel passe les cinq années suivantes à travailler comme pilote en Amérique Centrale et du Sud et à voyager entre ses lieux de travail et sa maison de Californie. Son mariage avec Marie est en difficulté lorsqu’il quitte les États-Unis, en 1956, pour la Guyane britannique et le Venezuela, en compagnie de Bill Bjorklund. Son père Glenn Angel déclare, dans une lettre à sa nièce Mae Mann, que Jimmie est resté avec lui la plupart du temps au cours de son dernier mois aux États-Unis et que Jimmie est en mauvaise santé depuis longtemps. Il décrit le dernier voyage de son fils en ces termes :

    « Il est donc parti d’ici dans un avion le 4 avril. Il s’est arrêté à Brownsville, au Texas, et c’est le 17 avril que l’avion s’est écrasé. Il ne semblait pas être gravement blessé au début. Ils l’ont emmené à l’hôpital et il a eu un léger accident vasculaire cérébral, puis son état s’est amélioré mais, plus tard, il a eu un autre accident vasculaire cérébral et, après, il est devenu inconscient et il est resté là dans cet état jusqu’à ce qu’il décède… Lorsqu’il a quitté ma maison la dernière fois, un jour ou deux avant de commencer, il m’a dit : « Papa, je ne reviendrai jamais. » J’en suis donc maintenant arrivé à la conclusion qu’il voulait faire ce qu’il a fait43. »

    Après neuf mois d’hospitalisation, Angel décède le 8 décembre 1956 à l’hôpital Gorgas, un établissement militaire américain situé à Balboa, dans la Zone du canal. Son certificat de décès, signé par Everett T. Rhoades, M.D., mentionne son occupation comme « Explorateur »44.

    Ses cendres sont renvoyées à Marie Angel et sont enterrés en 1957 dans le ‘Portal of the Folded Wings’, un mémorial de l’aviation situé à Burbank-North Hollywood, en Californie45.

    En juillet 1960, Marie et ses fils Jimmy et Rolan rapportent les cendres de Jimmie Angel au Venezuela et aux ‘Angel Falls’. Ses amis bien-aimés, Gustavo Heny et Patricia Grant, sont là pour le dernier vol. Heny déclare à sa sœur Carmen : « Quand l’avion est entré dans le canyon, on ne pouvait rien voir. C’était tellement nuageux. Puis quelque chose s’est produit. C’était si clair, si beau, nous pouvions tout voir. C’était comme si la montagne recevait quelque chose de ce monde – c’était Jimmie46. »

    Grant, qui a été la copilote d’Angel pendant la Seconde Guerre mondiale pour le transport de cargaisons de caoutchouc brut au Nicaragua et au Honduras, décrit le dernier vol de Jimmie Angel de la manière suivante :

    « Nous avons volé avec Jimmie tout autour du canyon, au-dessus de son avion et passé ses chutes d’eau bien-aimées, son dernier vol terrestre et, d’une manière ou d’une autre, je sentais qu’il appréciait vraiment chaque minute. Quelles plaques d’écume et de brume qui s’étaient accrochées aux crevasses se sont soudainement éclaircies, révélant les ‘Angel Falls’ dans toute leur magnificence (la chance de l’Ange)…

    Comme nous étions brumisés par les chutes, les cendres ont flotté vers le bas, fouettées par le vent, et ses sont mélangées dans les embruns et, ainsi, notre bien-aimé Jimmie est retourné à sa cascade.

    Par sa simplicité, cette cérémonie m’a procuré l’une des plus grandes émotions de ma vie. Je crois qu’il est enfin vraiment heureux. Maintenant, son esprit peut parcourir les couloirs de ce grand canyon pour l’éternité. Je suis impressionné d’avoir eu le privilège de connaître ce grand homme et d’être son ami47. »

    ‘El Rio Caroní’, l’avion de Jimmie Angel, est resté sur l’Auyan Tepuy pendant 33 ans. Son destin a changé en 1964, lorsque le gouvernement du Venezuela l’a déclaré monument national48. En 1970, il a été récupéré en sections par des hélicoptères de l’armée de l’air vénézuélienne et emporté au musée de l’aviation à Maracay pour y être restauré49. Il a ensuite été déplacé vers l’aéroport de Ciudad Bolívar, où il est exposé sur le gazon devant le terminal des passagers, sous les soins désordonnés de la Directrice de la culture pour l’État de Bolívar. L’État de Bolívar refuse de céder l’avion au gouvernement fédéral50.

    Le gouvernement fédéral, représenté par l’armée de l’air vénézuélienne, souhaite renvoyer ‘El Rio Caroní’ au Musée de l’Aviation de Maracay afin qu’il puisse être conservé correctement dans des conditions muséales contrôlées. En échange, l’Armée de l’Air donnerait à l’État de Bolívar un modèle grandeur nature en cours de construction au musé51.

    Jimmie Angel n’a jamais rêvé que son avion deviendrait un monument national ou que ses soins et son emplacement seraient prétexte à litige. Bien des années auparavant, lorsque Pat Grant lui a demandé s’il voulait que son avion redécolle d’Auyan Tepuy, Jimmie lui a répondu : « Non, tant que l’avion restera là-haut, ce sera un souvenir de moi52. »

    … »

    ÉPILOGUE

    La publication du texte de la conférence de Karen Angel clôt momentanément le cycle ‘Jimmie’ Angel comprenant un article consacré à la vie de l’aventurier-pilote de brousse et un deuxième retraçant l’épopée de son avion le plus connu, ‘El Rio Caroni’.

    Ayant acquis l’ouvrage de la nièce de ‘Jimmie’ Angel, ‘Angels Flight, the life of Jimmie Angel, American aviator-explorer, discoverer of Angel Falls’, nous en recommandons chaudement la lecture autant pour la somme impressionnante de détails qu’elle nous livre que pour l’incroyable iconographie qu’elle a pu rassembler. Au-delà du réel travail d’historien qu’elle a accompli, c’est sa méthode de travail qui mérite d’être saluée. En effet, plutôt que d’effectuer ses recherches en solo, elle a eu l’idée (lumineuse selon nous) de créer le blog Jimmie Angel Historical Project (JAHP) pour s’entourer d’une véritable équipe d’amateurs et d’experts, susceptibles de lui fournir de la documentation et d’animer un large réseau d’informateurs à travers les Amériques et dans le monde entier.

    C’est bien volontiers que nous saluons les efforts d’une nièce que son père a chargé de retracer l’épopée familiale et qui s’est acquittée de cette tâche avec brio…

    Éléments recueillis par Bernard Amrhein

     

    NOTES

    1. Le Jimmie Angel Historical Project (JAHP) est créé en 1996 dans l’État de Californie en tant que ‘501(c)(3) not for profit corporation, EIN 68-0372407’. Deux des six membres du conseil consultatif (‘board’) sont des citoyens vénézuéliens. Les missions du JAHP incluent la diffusion d’informations exactes sur Jimmie Angel et ses associés, la restauration et la préservation de son avion ‘El Rio Caroní’, ainsi que la publication d’articles à son sujet et sur ses explorations. Le JAHP conserve également une archive partagée avec les conservateurs du musée, tout comme les scénaristes et les écrivains.
    2. Ted Hatfield. (été 1999). Arcata, Californie. (Interview téléphonique). Hatfield appelle pour discuter d’un article en cours de rédaction pour ‘Adventure – National Geographic’.
    3. John Random (random@dial.pipex.com ). (1er janvier 1998). Message électronique à Karen Angel (kangel@humboldt1.com ).
    4. La plupart des histoires traitant des aventures de Jimmie Angel remontent à la période de 1917 au milieu des années 1920. Les membres de la famille Angel et les personnes interrogées sont incapables d’attester de ses activités pendant la plus grande partie de cette période. De même, on n’a pas retrouvé de documents susceptibles de donner corps à certaines de ses activités légendaires. On qualifie souvent Angel d’As de la Première guerre mondiale en service tantôt dans le British Royal Flying Corps ou l’S. Army Air Corps. L’étude des archives aux États-Unis d’Amérique et en Grande-Bretagne n’ont livré aucune information sur les états de service d’Angel : United Kingdom Ministry of Defense (13 juin 1996) : “Les enquêteurs travaillant sur les archives des soldats sont avisés du fait que la majorité [des documents relatifs] à la Première Guerre mondiale ont été détruits par les actions aériennes ennemies en 1940 et que parmi celles qui ont pu être récupérées, beaucoup sont en tr-s mauvais état car endommagées par le feu et par l’eau. » En 1973, un incendie détruit environ 16 à 18 millions (80 %) des Official Military Personnel Files for United States Army personnel déposés entre le 1er novembre 1913 et le 1er janvier 1960. Les National Archives and Records Administration, National Personnel Records Center, St. Louis, Missouri (online) sont disponibles à l’adresse http://www.nara.gov/regional/mprfire.html (28 avril 2001). Middleton, Harry. (26 décembre 1997). Paradise, Californie. (Interview). Middelton affirme qu’il avait rencontré Jimmie Angel pour la première fois sur un terrain d’aviation situé à Texarcana, Texas, en 1919 ou 1920. Middleton a compris que Jimmie Angel était chef d’équipage (mécanicien) affecté au 94th ‘Hat-in-the Ring’ Squadron d’Eddie Rickenbacker en France. Si le témoignage de Middelton est exact, Angel n’a pas appris à voler avant 1919 ou 1920, alors qu’il était âgé de 20 ou 21 ans. En 1930, Middelton, alors employé par une filiale de la Pan American Airways au Mexique, rencontre K.K. Hoffman, qui se présente lui-même comme un Lieutenant du 94th Hoffman confirmé à Middleton qu’Angel était Crew Chief du 94th.
    5. Marie Sanders Angel, ‘The Angel Falls’ (1978. Manuscrit non publié).
    6. Rolan Parker Angel. (12 mai 1995). Santa Barbara, Californie. (Interview).
    7. Clyde Marshall Angel. (Nombreuses interviews entre 1956 et 1999). Paradise et Chico, Californie. Mon père Clyde Angel (1917-1999) était le plus jeune des cinq frères Angel et le seul à ne pas être pilote. Les trois autres frères de Jimme étaient plus proches de lui en âge et travaillaient pour lui dans l’aviation. William et Parker ont participé, avec leurs épouses, Jimmie et la première épouse de ce dernier, Virginia Martin Angel, au sein de l’Angel Brothers Flying Circus dans les années 1920. Ces frères sont William Edward ‘Eddie’ Angel (1903-1975), Parker Henry Angel (19041985) et Clifford Esby Angel (1906-1994). William, Parker, Clifford et leur père Glenn Davis Angel, ont passé les dernières années de leur vie près de Clyde, dans le comté de Butte, en Californie. À l’exception de Jimmie, j’ai connu tous les Angel mentionnés ci-dessus.
    8. Parc national Canaima. Cartographie nationale. CM-3289339. Les communautés indiennes au sein du Parc national Canaima sont ethniquement des Pemóns, qui appartiennent aux familles des Arekuna, des Taurepane et des Kamaracota.
    9. Canaima National Park.
    10. Flyers Seeking Gold Mine,” St. Louis Post Dispatch, 3 septembre 1933. Angel et Curry quittent Muskogee, Oklahoma, le 26 août 1933 pour le Venezuela et la mine d’or perdue.
    11. Marie Sanders Angel (1904 (?)-1987) livre, dans son manuscrit, la date du 14 novembre 1933 pour la découverte. Au début des années 1960, Marie Angel prête le carnet de vol de Jimmie Angel, qui comprend le vol de 1933, à un homme nommé Marvin Grigsby. Grigsby ne le lui rend pas, tout comme d’autres documents et des photos. John A. de Coup-Crank (1997, 28 mai 1997). Paradise, Californie (entrevue). De Coup-Crank a vérifié, auprès d’un détective à la retraite du département de police de Los Angeles, que Grigsby était en possession des documents manquants dans le cadre d’une enquête policière menée en 1962. Paul Eversole, qui a étudié l’histoire de Jimmie Angel pendant plus de 30 ans, rapporte à Clyde Marshall Angel, dans une interview en 1990, à Chico, en Californie, qu’il a vu les journaux de bord quand il a interviewé Grigsby et que le 14 novembre 1933 est la date correcte.
    12. Marie Sanders Angel se rend en Amérique du Sud, avec Jimmie Angel et son frère Parker Angel, en mars 1935. Elle n’a pas de visa pour entrer au Venezuela et séjourne à Barranquilla (Columbia) tandis que les frères Angel poursuivent leur route vers ce pays pour explorer la Gran Sabana avec Durand A. Hall et L.R. Dennison.
    13. Jimmie Angel et Virginia Martin se marient à Coffeyville (Kansas) en 1922. Martin (1904(?)-1988) est pilote, ‘wingwalker’, et parachutiste. Après leur séparation, en 1933, Jimmie et Virginia ne divorcent apparemment jamais et restent en contact le reste de la vie [du pilote].
    14. Jimmie Angel et James Herbert Glenn Angel naît le 10 novembre 1943 à Managua, Nicaragua. Rolan Parker Angel naît à San Jose, Costa Rica le 13 août 1947. Le frère jumeau de Rolan décède quelques jours après sa naissance.
    15. R. Dennison, ‘Devil’s Mountain’ (New York, 1942), p. 28.
    16. Thomas Gilliard, ‘Unchallenged Champion’, ‘Natural History, The Magazine of the American Museum of Natural History’, (décembre 1940), p. 261.
    17. Joseph P. Juptner, ‘Metal Flamingo, G-2-W’, S. Civil Aircraft, Vol. 2 (1964). La Metal Aircraft Corporation produit le ‘El Rio Caroní’ (immatriculation NC-9487) en 1929 à Lunken Airport, Cincinnati, Ohio. Il s’agit du onzième appareil d’une série de 21. Son cadre de tubulaire en acier soudé est recouvert d’alliage d’aluminium.
    18. Carmen Diana Dearden. (7 mars 1996). Caracas, Venezuela. (Interview). Gustav Heny naît en 1902 et décède à Caracas, Venezuela, en 1982.
    19. Enrique Escobar Lucca. (29 février 1996). Caracas, Venezuela. (Interview). Heny est grand et élancé et on le surnomme souvent ‘Cabuya’ en espagnol. Lucca conserve les archives des photographies de l’expédition Auyan Tepuy de Heny. [Note 2021 : le Jimmie Angel Historical Project conserve maintenant les archives de Heny] Voir aussi Enrique Lucca Escobar, ’El Ataerrizaje De Jimmy Angel Sobre El Auyantepuy 33 Anos Despues’, Lineas, (avril 1970), n° 156.
    20. Charles Nicholl, ‘The Creature in the Map’ (Londres, 1995), p. 217.
    21. Gilliard, ‘Natural History’. Le capitaine Felix Cardona Puig est né à Barcelone, Espagne. Botaniste, il explore la Gran Sabanaen et guide plusieurs expéditions de recherche scientifique dans la région, y compris l’American Museum of Natural History’s 1937-1938 expedition to Auyan Tepuy.
    22. Carmen Heny. (7 mars 1996). Caracas, Venezuela. (Interview).
    23. Lucca.
    24. Marie Sanders Angel.
    25. Lucca.
    26. Jimmy Maruall. (28 février 1996). Caracas, Venezuela. (Interview). La note d’Angel reste dans l’avion d’Angel Jusqu’à ce qu’Alejandro Laime la récupère en 1957. Laime, un Letton ayant vécu pendant de nombreuses années dans la Gran Sabana, est le guide de la photojournaliste Ruth Robertson lors de son expédition réussie de 1949 pour mesurer les ‘Angel Falls’.
    27. Lucca.
    28. Marie Sanders Angel. Cardona est responsable des transmissions entre Guayaraca et l’équipe d’Angel atterrissant sur l’Auyan Tepuy. Les personnes interviewées et le manuscrit non édité de Marie Angel révèlent que Cardona était très jaloux de la notoriété d’Angel. Les Angel et Heny pensaient que l’incapacité de Cardona à maintenir la liaison radio avec eux alors qu’ils bataillaient pour être secourus sur l’Auyan Tepuy était intentionnelle.
    29. Gilliard, ‘Natural History’. Dr. William H. Phelps, Sr. (1875-1965) est un businessman américain et un éminent scientifique résidant à Caracas, Venezuela. Il sponsorise l’American Museum of Natural History expedition 1937-1938 conduite par le Dr. George H. H. vers la Gran Sabana. Jimmie Angel prétend être le pilote de l’expédition, mais en aurait été incapable, son appareil ayant été perdu sur l’Auyan Tepuy le 9 octobre 1937.
    30. Heny.
    31. Kathleen D. Phelps. (13 mars 1996). Ciudad Bolívar, Venezuela. (Interview). L’éminente conservatrice et veuve de William H. Phelps Jr., réalise les illustrations pour A Guide to the Birds of Venezuela’, de Rodolphe Meyer de Schauensee et William H. Phelps Jr. (Princeton, 1978).
    32. Douglas Pridham (viva@telcel.net.ve ). (12 novembre 2001). E-mail to Karen Angel (kangel@humboldt1.com ). Le sentier d’Heny est actuellement appelée ‘route Uruyen-Falls’.
    33. Thomas Gilliard, ‘The Eighth Wonder of the World’, ‘Saturday Evening Post’, 26 juillet 1941, p. 71.
    34. Gilliard, ‘Natural History’, p. 260.
    35. Alors qu’il était un jeune garçon, James Crawford Angel était nommé Crawford. Une fois adulte, il a souhaité être prénommé ‘Jimmie’. Il a sans cesse corrigé l’orthographe de son prénom ‘Jimmie’, alors qu’on s’évertuait à l’écrire ‘Jimmy’. Le Jimmie Angel Historical Project poursuit ce combat en son nom.
    36. Gilliard, ‘Natural History’, p. 271.
    37. Marie Sanders Angel. (8 décembre 1941), Zone du Canal. (Letter). Marie Sanders Angel.
    38. Marie Sanders Angel, ‘The Angel Falls’.
    39. Robertson, ‘Churun Meru – The Tallest Angel’ (Ardmore, 1975). pp. 205-206. Le titre choisi pour l’ouvrage de Robertson retranscrit une erreur souvent colportée en son temps. Le Rio Churun est la source du Churun Meru (chute d’eau), et non des ‘Angel Falls’.
    40. Ruth Robertson, ‘Jungle Journey to the World’s Highest Waterfall’, ‘National Geographic’, novembre 1949.
    41. Robertson, Churun Meru, p. 330.
    42. Rolan Parker Angel.
    43. Glenn Davis Angel. (15 janvier 1957). Compton, California. (Lettre). Le père de Jimmie Angel est né à Franklin, Caroline du Nord, en 1877 ; il est décédé à Chico, Californie, en 1969.
    44. Certificat de décès établi dans la Zone du canal. James Angel. Dossier n° 2356. 8 décembre 1956.
    45. ‘Portal of the Folded Wings’. 15 décembre 1957.
    46. Carmen Heny.
    47. Patricia Grant. (23 mai 1996). Comté d’Osceola, Floride. (Letter). Grant est née à Pittsburgh, Pennsylvanie, en 1920, et elle est décédée dans le comté d’Osceola, Floride, en 1999.
    48. Venezuelan Official Gazette’ #27533, 3 septembre 1964.
    49. Colonel Juan Flores Blanco, Directeur du Musée de l’Aviation de Maracay. (11 mars 1996). Maracay, Venezuela. (Interview). Moreno, Restaurateur d’avions en chef, Musée de l’Aviation. (11 mars 1996). Maracay, Venezuela. (Interview).
    50. Victor Jose Silva Medina, Directeur de la Culture pour l’État du Bolívar. (13 mars 1996). Ciudad Bolívar, Venezuela. (Interview).
    51. Général commandant les Forces aériennes vénézuéliennes, Juan Antonio Paredes Niño. (15 mars 1996). Caracas, Venezuela. (Interview).
    52. Grant.

     

    SOURCE

    • Alexander von Humboldt Conference 2001 Humboldt State University Arcata, California. The Truth about Jimmie Angel and Angel Falls by Karen Angel.

    chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.jimmieangel.org/Website%20Documents/THE%20TRUTH%20ABOUT%20JIMMIE%20ANGEL%20AND%20ANGEL%20FALLS.pdf

     

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