31 mai 1934 – Le destin solitaire de Maurice Wilson sur le toit du monde


Concentrant la plupart des sommets culminant à plus de 8 000 mètres d’altitude, le massif de l’Himalaya ne cesse de fasciner les alpinistes comme le grand public. Comme nous l’avons déjà relaté, la conquête du plus haut de ses sommets, l’Everest, n’a certainement été rendue possible que par l’exploitation, vingt ans plus tard, des photographies très précises et très nettes collectées par l’Expédition aérienne Houston-Everest lors des vols de reconnaissance effectués les samedi 3 et vendredi 9 avril 1933. Il n’en faut pas plus pour exciter l’imagination d’un pilote amateur concevant ce qui aurait pu devenir la première ascension combinée avion/alpinisme de l’histoire…

UN JEUNE HOMME MARQUÉ PAR LA GUERRE

Maurice Wilson naît le jeudi 21 avril 1898 à Bradford (West Yorkshire, Angleterre). Fils du propriétaire d’une petite filature, il n’a comme perspective que de travailler dans l’entreprise familiale, avec ses frères.

Cependant, comme la plupart de des camarades, la Première Guerre mondiale chamboule tout. En effet, il est incorporé dès l’âge de 18 ans (en 1916, donc), le lendemain de son anniversaire, au sein du West Yorkshire Regiment comme officier pour être engagé, en 1917, dans le nord de la France, où il participe à des combats particulièrement violents, dont la terrible bataille de Passchendaele.

Comme le décrit la citation ci-dessous (pour laquelle il se voit attribuer la Military Cross (MC) en avril 1918, en s’illustrant comme Second Lieutenant (sous-lieutenant) près de Wytschaete, en tenant une position en avant du front britannique et en résistant sous le feu de l’Artillerie et des mitrailleuses ennemies après que les mitrailleuses couvant ses flancs eurent été repliées :

Plus tard, Wilson est blessé par des tirs de mitrailleuses et ressent une gêne dans un bras tout le reste de sa vie. Il est également le témoin des souffrances de l’un de ses frères, blessé et profondément traumatisé par un impact d’obus. Il demande une indemnisation pour son frère et lui-même, mais ses requêtes sont toujours rejetées, ce qui lui inspire un profond dégoût pour l’autorité et la bureaucratie.

Pour mémoire, dans certains des textes en langue anglaise, on accole au nom de Maurice Wilson le grade de Captain (capitaine), ce qui reste à vérifier, mais serait logique au regard des états de service de l’intéressé…

DIFFICILE RETOUR À LA VIE CIVILE

Dans ces conditions, comment revenir à une vie normale à la fin des hostilités. Décédant en 1921, son père lui lègue une somme évaluée à un peu moins d’un million de livres sterling actuelles.

Bien que souffrant d’une très grave dépression, Wison se marie en 1922, mais devient très instable et aspire à l’aventure, ce qui conduit le couple à mener des vies parallèles. Il parcourt donc le monde sans s’intéresser aux emplois qu’il occupe et qu’il quitte sur des coups de tête. Son épouse étant encore en vie en 1926 et malgré l’absence de preuves d’un divorce, il se marie en secondes noces pendant son séjour en Nouvelle Zélande. Cette nouvelle union échouant comme la première, Wilson repart en voyage.

De passage à Londres, il encontre, à Mayfair, un homme s’étant guéri lui-même, ainsi qu’une centaine de personnes souffrant de maladies incurables, en associant les effets bénéfiques du jeûne de longue durée (son jeûne initiatique dure 35 jours…) à ceux d’intenses séances de prière. Cependant, Wilson n’a jamais nommé cet homme et on se demande s’il a réellement existé ou si le traitement provenait de son propre mélange de christianisme et de mysticisme oriental. Indépendamment de sa source, la croyance de Wilson dans le pouvoir de la prière et du jeûne devient absolue et la diffusion de sa méthode devient son obsession. Mais comment faire des émules lorsqu’on est un parfait inconnu ?

UNE RÉVÉLATION

En 1932, souffrant de tuberculose et suivant une cure en Allemagne, il se retrouve attablé dans un café de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, où il lit un article de magazine traitant l’expédition britannique vers l’Everest de 1924, au cours de laquelle George Mallory et Andrew Irvine ont disparu. Il y a encore un débat, à ce jour, quant à savoir si les deux hommes sont tombés sur le chemin du retour, après avoir atteint le sommet, ou s’ils escaladaient encore la montagne au moment de leur disparition. Il s’agit-là d’un exemple classique d’héroïsme britannique, comme celui des explorateurs Robert Falcon Scott et Ernest Shackleton tentant de surmonter des obstacles incroyables, tout en s’efforçant d’atteindre un objectif impossible. L’exemple de ces pionniers reflète la grandeur de l’Empire britannique et impressionne Wilson au point de le convaincre qu’il allait devenir le premier homme à gravir l’Everest, malgré son manque d’expérience.

Battus dans la course aux pôles, Nord et Sud, les explorateurs britanniques sont, à l’époque, déterminés à devenir les premiers à atteindre le sommet du monde et à conquérir l’Everest, alors vu comme le troisième Pôle. Les anciens grimpeurs expérimentés avaient été grandement aidés par les guides locaux qui non seulement connaissaient la région, mais aussi transportaient leurs énormes fardeaux et les équipements mais, malgré ce soutien, personne n’avait jamais atteint le sommet. Certains avaient trouvé la mort dans les conditions météorologiques épouvantables régnant à très haute altitude, où les blizzards et les avalanches sont fréquents, mais Wilson n’est pas découragé et pense encore qu’il peut conquérir le sommet en solo.

UNE IDÉE GÉNIALE…

Soucieux de faire connaître le remède miracle qui l’a guéri de la dépression, Maurice Wilson comprend qu’il doit réaliser un exploit susceptible de convaincre un large public de lui emboîter le pas en jeûnant et en priant. Il se convainc donc de conquérir le ‘Toit du monde’, seul.

Son concept est le suivant : survoler le Tibet aux commandes d’un petit avion, s’écraser sur les pentes supérieures de l’Everest, puis progresser à pied jusqu’au sommet. Ce plan est on ne peut plus audacieux car un vol solo jusqu’à l’autre bout du monde aurait déjà représenté un exploit en soi aux yeux des meilleurs aviateurs de l’époque, alors qu’a contrario aucun alpiniste de l’époque n’aurait envisagé une ascension solo de l’Everest, un exploit qui ne devait être réalisé qu’en 1980. Seuls petits problèmes pratiques, Wilson n’y connaît rien en aéronautique et en alpinisme et doit donc entreprendre des formations accélérées.

Il a souvent été souligné que la naïveté de Wilson peut avoir été en partie due au style des rapports sur les premières expéditions britanniques à l’Everest. Avec une retenue victorienne légendaire, la littérature d’alpinisme de l’époque a souvent minimisé les risques et les difficultés rencontrés par les premiers alpinistes, qualifiant les pentes à avalanches, les parois de glace abruptes et les falaises rocheuses verticales de « dérangements », et mettant peu l’accent sur les effets physiologiques de la haute altitude, qui étaient encore mal compris. Cependant, il est toujours surprenant que Wilson n’ait pas tenté d’apprendre à grimper sur neige, alors qu’un simple regard sur une photographie de la montagne en question lui aurait dit que cela serait nécessaire.

LES CRITIQUES FUSENT

Maurice Wilson déclarant qu’il allait escalader le mont Everest et planter l’Union Jack sur son sommet, il est vivement critiqué et parfois raillé par la presse et, surtout, par l’establishment de l’alpinisme.

En effet, créé à Londres en 1857, l’Alpine Club est, tout comme la Royal Geographical Society (RGS), très lié à des militaires à la retraite et des membres du personnel gouvernemental, deux castes souhaitant que la première personne a conquérir l’Everest le fasse pour la gloire de la Nation, et non pas pour sa gloire personnelle. Surtout, cette personne devrait être un membre actif d’un club alpin d’élite. C’est pourquoi ces deux sociétés accueillent l’initiative de Wilson avec mépris et ne veulent ni l’approuver, ni l’encourager.

En outre, le seul entraînement de Wilson consistant à effectuer des randonnées dans le Lake District et dans le Snowdonia, les vrais alpinistes considèrent qu’il les traite avec mépris. Cependant, grâce à ces polémiques, Wilson acquiert une certaine notoriété dans la presse, conquiert la sympathie du grand public, mais est littéralement insulté par les experts du domaine montagnard.

PRÉPARATION PHYSIQUE

Malheureusement, ses expériences montagnardes se limitent à cinq semaines de randonnées dans le Lake District, où sur le Scaffel Pike, point culminant de l’Angleterre, à 978 mètres d’altitude et sa connaissance de l’Himalaya qu’à la lecture des livres traitant de l’Everest empruntés à la bibliothèque.

Pour pallier ses lacunes physiques et son manque flagrant d’expérience des déplacements à très haute altitude, il n’envisage rien moins que de se rapprocher le plus possible du sommet de l’Everest… en avion, de s’écraser sur les pentes enneigées et de finir l’ascension à pied.

Se sentant prêt au plan physique, Wilson se sent capable de déplacer des montagnes. « Tout ce qu’il faut pour gravir une montagne, dit-il à ses amis de Londres, c’est une tente, un sac de couchage, des vêtements chauds, de la nourriture et de la foi », ils lui rient au nez. Notons au passage qu’il fait une totale impasse sur les équipements spécialisés (piolet et crampons)…

PRÉPARATION AÉRONAUTIQUE

Pour préparer sa mission, Wilson devient membre du London Aeroplane Club basé sur l’aérodrome de Stag Lane, à Edgware, banlieue de Londres. Très mauvais élève-pilote, il met deux fois plus de temps que la moyenne pour obtenir sa licence de pilote et, poussé au désespoir parce que son élève vole « comme un boucher qui coupe la gorge », son instructeur lui prédit qu’il n’atteindra jamais l’Inde.

Le 22mercredi février 1933, il acquiert un biplan De Haviland DH.60 ‘Gipsy Moth’, un appareil biplace composé d’un fuselage en bois encadré, recouvert de contreplaqué et de tissu. C’est exactement la même marque et le même modèle d’avion dans lequel Amy Johnson avait effectué le premier vol entre l’Angleterre et l’Australie en 1930. Immatriculé G-ABJC (‘G’ pour Great Britain), l’appareil a été construit par la société De Havilland Aircraft Company, également basé sur l’aérodrome de Stag Lane. Enregistré le 4 mars 1931, l’avion a d’abord appartenu au célèbre Flying Circus de Sir Alan Cobham, qui a fait le tour du pays à cette époque avec son équipe de voltige audacieuse. Wilson paye ses leçons de vol et, en moins de deux mois, réussit à décoller dans son propre avion, qu’il baptisé ‘Ever Wrest’.

Dans le Yorkshire Post’ daté du jeudi 20 avril 1933 (voir ci-dessous), il est rapporté que Wilson a volé de l’aérodrome de Stag Lane (Edgware, Londres), qui appartenait à la de Havilland Aircraft Company à Bridlington, dans l’East Yorkshire. Il a posé son avion sur le terrain de rugby local avant de marcher moins d’un mille jusqu’à l’avenue Marshall, pour dire au revoir à sa mère invalide qui vivait là.

Le ‘Halifax Courier’ daté du lundi 24 avril 1933 signale que Wilson avait prévu de quitter l’aérodrome de Stag Lane le jour même, à destination du mont Everest, mais qu’il a été contraint d’effectuer un atterrissage forcé dans un pré près de Cleckheaton la veille, pendant son dernier vol d’essai entre Londres et Bradford : l’avion heurte une haie, se retourne, pique du nez sur un chemin de terre…

Le rapport de police détaille les circonstances de l’accident et indique que Wilson, bien que secoué, s’en sort indemne. Bien endommagée, la machine est ramenée à Londres par voie routière, opération réalisable parce que les ailes des biplans se replient contre le fuselage afin de stocker les avions dans des espaces restreints. Bien entendu, cet accident retarde le vol vers l’Himalaya car les réparations sont lourdes.

UN VOYAGE MOUVEMENTÉ

Bien qu’équipé d’un réservoir de carburant surdimensionné, le ‘Gipsy Moth’ ne dispose que d’une autonomie limitée à environ 620 milles (soit 998 km), ce qui implique une élaboration minutieuse du plan de vol. Il vole donc de l’aérodrome de Stag Lane jusqu’à Fribourg-en-Brisgau, à l’endroit même où il a eu la révélation. De là, il s’envole vers Passau (Bavière), à la frontière autrichienne, mais doit abandonner son projet de traverser les Alpes en raison du mauvais temps. Il retourne donc à Fribourg-en-Brisgau, puis traverse les Alpes occidentales en poursuivant jusqu’à Rome, où il est accueilli par une foule nombreuse et enthousiaste.

Après quelques jours de repos, Wilson traverse la Méditerranée en direction de la Tunisie, mais il rencontre une énorme masse nuageuse au-dessus de la mer. Chose incroyable, c’est la première fois qu’il vole dans les nuages, mais il parvient néanmoins à destination. Malheureusement, il n’est pas le bienvenu en dans le protectorat français. En effet, lorsqu’il atterrit à Bizerte pour y faire le plein, des policiers le forcent à redécoller sous la menace d’armes à feu. À Tunis, il fait secrètement le plein à partir de tonneaux rouillés qu’il croit contenir du kérosène. Près de la frontière libyenne, il est en passe de s’écraser à cause de l’eau contenue dans le réservoir…

Moins d’une semaine après son départ de Londres, Wilson atteint Le Caire mais, sur la pression du consulat britannique, n’est pas autorisé à survoler l’Égypte. Il fait la manchette non seulement des tabloïds, mais aussi du prestigieux ‘Times’, qui rend compte, à intervalles réguliers, de l’avancée de son entreprise.

Le survol du Moyen-Orient est également compromis. En effet, Wilson a prévu de survoler la Perse, puis le Népal ou le Tibet, mais des permis sont requis pour survoler ces pays. Les expéditions précédentes s’étaient appuyées sur des diplomates du gouvernement britannique pour valider les documents requis mais, comme Wilson n’a pas l’appui du dudit gouvernement, il ne peut s’attendre à aucune aide ou faveur de sa part. Pendant son séjour à Bagdad, Wilson doit changer de plan une fois de plus, mais il ne dispose pas de cartes couvrant sa nouvelle route. Il recourt donc à l’atlas d’un enfant pour planifier sa prochaine étape avant de décoller pour Bahreïn, à 620 milles (998 km) de là. Il fait extrêmement chaud au milieu de l’été et Wilson a la chance d’atteindre sa destination avant de manquer de carburant.

Pendant ce séjour à Bahreïn, Wilson est une nouvelle fois confronté à des tracasseries de la part du gouvernement britannique qui enjoint au gouvernement bahreïni de ne pas le laisser se ravitailler. Il reçoit donc l’ordre de se rendre à un poste de police local où on lui dit qu’il ne peut plus voyager, car les seuls endroits où il pourrait avitailler en carburant se trouvent en Perse, un pays où qu’il est interdit de voler.

Sensible aux « complications politiques » que les activités telles que celles de Wilson pourraient causer et soucieux de maintenir l’illusion de l’indépendance des États arabes du Golfe, le résident politique a été chargé d’obtenir des lettres des dirigeants arabes du Koweït, de Bahreïn, des États de la Trêve (les ‘Trucial States’, qui deviendront plus tard les Émirats arabes unis [EAU]et d’Oman stipulant explicitement qu’ils interdisaient tout voyage privé et civil sur ou dans leurs territoires. Ces instructions ont ensuite été incorporées au Règlement sur la navigation aérienne de chacun de ces pays et des avis d’interdiction ont été affichés sur les terrains d’aviation en Irak et en Inde.

Le mercredi 31 mai 1933, le ‘Gipsy Moth’ de Wilson atterrit sur l’aérodrome d’Imperial Airways à Muharraq, à Bahreïn pour faire le plein avant de poursuivre vers l’Inde, via Charjah, dans les Trucial States. Les autorités britanniques et bahreïnies ont pris vent de l’arrivée de l’aviateur et ont donné des instructions strictes à Imperial Airways afin qu’il ne puisse ni faire le plein, ni quitter le pays.

Wilson est interrogé par le personnel de la compagnie et par l’agent diplomatique à Bahreïn, le Lieutenant-colonel Gordon Loch. Le pilote déclare qu’il a l’intention de faire voler son avion à 10 000 pieds (soit 3 048 mètres d’altitude)près de l’Everest, de s’y écraser puis de marcher environ 19 002 pieds soit 5 792 mètres), jusqu’au sommet…

Loch se montre, à juste titre, sceptique : « Il n’a jamais vu l’Himalaya et n’est jamais monté à plus de 18 000 pieds [soit 5 486 mètres d’altitude]. » Tout ce qu’il avait pour l’aider, c’était « un appareil à oxygène pesant 18 livres [soit 8,165 kg]qui devait fournir de l’oxygène pendant sept heures et demie ». Ce que Loch ne sait pas, c’est que l’entraînement de Wilson se limite à des randonnées sur les collines du Snowdonia et du Lake District, des montagnettes atteignant à peine un dixième de la hauteur de l’Everest. Les préparatifs de Wilson pour le vol ne sont pas bien meilleurs, puisqu’il a obtenu sa licence de pilote en deux fois la durée moyenne.

Wilson accepte de retourner à Bagdad s’il est autorisé à refaire le plein d’essence. Cependant, alors qu’il se trouve au bureau de police et quand personne ne l’observe, il réussit à gribouiller quelques notes rapides sur le dos d’une carte prise sur le mur. Le lendemain, il quitte Bahreïn mais, au lieu de faire route vers Bagdad, il se dirige vers l’est, au-dessus du golfe Persique, vers Gwadar, en Inde britannique (maintenant au Pakistan). Wilson se met en grand danger car le voyage fait 745 milles (1 200 km), bien au-delà de la portée de son avion, mais réussit à atteindre sa destination après neuf heures de vol en continu. Il arrive juste au moment où le soleil se couche et avec sa jauge de carburant à ‘zéro’. Rappelons qu’il ne vole qu’avec une boussole et, si possible, en se repérant au sol.

Après un peu de repos à Gwadar, Wilson s’envole vers Karachi où il arrive le 2 juin, douze jours après avoir quitté Londres. Le 5 juin, le ‘Daily Mirror’ rapporte qu’il rencontre des problèmes pour atteindre sa destination parce que le gouvernement népalais ne lui permet pas de voler dans son espace aérien. C’est alors que Wilson annonce à l’agence de presse Reuters que, s’il y était forcé, il abandonnerait son avion à la frontière et marcherait vers l’Everest.

INQUIÉTUDES EN MÉTROPOLE

Le 10 juin, toujours sans nouvelles du Népal, le ‘Yorkshire Post’ rapporte que Wilson prévoirait maintenant de se rendre à Katmandou (Népal), d’où il effectuerait le reste de son voyage à pied. Bien que les autorités indiennes aient techniquement mis la main sur son ‘Gipsy Moth’, il est toujours autorisé à survoler l’Inde et semble l’avoir fait sur une base régulière, tout en essayant d’obtenir l’autorisation de survoler le Népal.

Malgré de nombreux efforts pour obtenir cette autorisation, Wilson mène une bataille perdue d’avance, d’autant plus qu’il n’a pas le soutien du gouvernement britannique et qu’il est à nouveau forcé de revoir ses plans. Alors qu’il a pris l’avion pour Purnia, le ‘Halifax Evening Courier’ en date du mardi 4 juillet 1933 rapporte :

« Maurice Wilson, l’aviateur qui est venu faire une tentative sur le mont Everest, a quitté Purnia aujourd’hui, après avoir tenté en vain de persuader le Maharajah du Népal de voler dans la région de la montagne. On croit qu’il prévoit de poser son avion à Hathwah, Népal, et d’escalader l’Everest à pied. Les Népalais ont répondu en refusant non seulement à Wilson la permission de voler jusqu’au mont Everest, mais il est interdit de vol dans tout le pays. Pire encore, une autre communication l’a informé qu’en plus de l’interdiction de vol, il n’était même pas autorisé à marcher à travers le Népal jusqu’à l’Everest ou à gravir la montagne du côté népalais ».

Les journaux distillent alors en Angleterre des rumeurs selon lesquelles Maurice Wilson aurait disparu. En effet, lors de ses vols dans le nord de l’Inde, Wilson disparaît mystérieusement en volant en direction de Lucknow le jeudi 6 juillet 1933. S’il avait ignoré les interdictions des Népalais et pris l’avion pour l’Everest, se serait-il écrasé dans une région reculée ? On n’entend plus entendu parler de lui pendant plus d’une semaine et les gens commencent à s’inquiéter de son sort. Il réapparaît soudain le 14 juillet, explique qu’il a été contraint à un atterrissage d’urgence en raison du mauvais temps et qu’il a été l’invité d’un fonctionnaire britannique pendant une semaine dans la province du Bihar

LA TRAVERSÉE DES INDES VERS LE TIBET

Le samedi 23 décembre 1933, persuadé de devoir poursuivre sa quête à pied, Wilson vend son avion à M. R. H. Cassell pour subvenir à ses besoins. Il passe ensuite l’hiver à Darjeeling, à jeûner et à planifier un voyage clandestin vers la base de l’Everest. Par hasard, il rencontre trois sherpas, Tewang, Rinzing et Ang Tshering qui, incidemment, avaient tous travaillé comme porteurs lors de l’expédition Everest de 1933 dirigée par Hugh Ruttledge, un officier de l’Indian Civil Service (ICS) et qui sont prêts à l’accompagner.

Le mercredi 21 mars 1934, au petit jour, Wilson et ses trois compagnons, accompagnés d’un mulet, quittent Darjeeling pour le Tibet déguisés en moines bouddhistes. Afin d’éviter les soupçons, Wilson, vêtu d’un manteau de laine et d’un pantalon large, marche avec les genoux pliés pour cacher sa taille, des lunettes de soleil cachant ses yeux bleus et prétend être sourd-muet et en mauvaise santé. Les compères n’ouvrent leurs tentes qu’au crépuscule, cachés dans les fourrés. Une fois, Wilson tombe dans un fossé rempli d’orties. Le vent glacial leur fouette souvent le visage, parfois ils avancent aveuglément. Même le poney, couvert de provisions, perd ses forces et s’échappe. Paniqués, les hommes lui courent après et le rattrapent au bout d’un mile.

Lorsqu’ils franchissent finalement la frontière enneigée du Tibet près de Congra, à 4 500 mètres d’altitude, les épreuves sont oubliées. « J’ai envie d’envoyer un télégramme au gouvernement : « Je vous l’ai dit ! » », écrit Wilson.

Après une randonnée de 24 jours, le trio atteint enfin le monastère de Rongbuk, face à l’Everest, le 14 avril. Situé à 5 009 m au-dessus du niveau de la mer, il s’agit du plus haut monastère du monde et d’un point de passage régulier pour les expéditions pendant les années 1920 et 1930. Wilson y reçoit l’équipement laissé par l’équipe dirigée par Hugh Ruttledge en 1933. Cette équipe a dû renoncer au sommet à 900 pieds (300 m) près.

LES TENTATIVES D’ASCENSION

La majeure partie de ce que l’on sait des activités de Wilson sur la montagne elle-même provient de son journal, qui est récupéré l’année suivante et est, depuis lors, conservé dans les archives du Club alpin.

Première tentative

Après deux jours passés au monastère, Wilson décide de partir seul pour l’Everest. Dès le premier jour, il évolue parmi les pics glacés. Il dispose bien un piolet, mais ne sait pas comment l’utiliser. Lorsqu’il atteint l’ancien Camp II, il y trouve deux crampons, mais les jette, ce qu’il regrettera plus tard. Pendant des jours, une tempête de neige le retient jusqu’à ce qu’il note : « Le plus sage cède ».

Après cinq jours de marche et par mauvais temps, Wilson se trouve encore à deux milles du Camp III de Ruttledge, sous le col Nord. Il écrit dans son journal : « C’est la météorologie qui m’a vaincu – quelle maudite malchance », et il débute un repli épuisant de quatre jours sur le glacier. Il revient au monastère, épuisé…

Vidéo : https://www.spiegel.de/video/virtueller-hoehenrausch-mount-everest-in-3d-video-1127237.html

Au bout de neuf jours, de retour au monastère, il tient à peine debout et dort pendant 38 heures d’affilée. Il souffre également d’une foulure de la cheville, d’une photokéralite et de sa blessure de guerre au bras. Fort de cette expérience, Wilson demande à Rinzing et à Tewang de l’accompagner avec des fournitures jusqu’au Camp III, situé à 6 400 mètres d’altitude. Au-delà, il poursuivrait sa course, seul…

Deuxième tentative

Il repart le samedi 12 mai 1934, cette fois accompagné des deux sherpas. Connaissant le glacier, ces derniers progressent rapidement et, en trois jours, arrivent au Camp III, près de la base des pentes située sous le col Nord. Confinés au camp pendant plusieurs jours à cause du mauvais temps, Wilson envisage les voies possibles pour gravir les pentes glacées au-dessus, et fait un commentaire révélateur dans son journal :

« Ne pas prendre un raccourci au Camp V comme prévu au début car je devrais avoir à couper ma propre route sur la glace et ce n’est pas bon quand il y a déjà une corde à main et des marches (si toujours là) au Camp IV. »

L’allusion de Wilson à des marches taillées dans la glace l’année précédente pourraient encore être présentes est citée comme une preuve particulièrement probante de son ignorance de l’environnement de montagne et de son incapacité permanente à comprendre la tâche qui l’attendait. Lorsque, le lundi 21 mai, il effectue finalement une tentative avortée de monter au col nord, il est extrêmement déçu de ne trouver aucune trace de la corde, ni des marches.

Troisième tentative

Le lendemain, Wilson entreprend une nouvelle tentative pour atteindre le col. Après quatre jours de lente progression et de camping sur des rebords exposés, il est bloqué par mur de glace de 40 pieds (soit plus de 12 mètres) de haut à environ 22 700 pieds (6 919 mètres d’altitude) qui avait poussé Frank Smythe à sa limite en 1933.

À son retour, le vendredi 25 mai, les sherpas l’implorent de retourner avec eux au monastère, mais il refuse. Il lui reste à grimper 2 500 mètres de dénivelé jusqu’au sommet… avec, pour seul bagage, des provisions pour sept jours ainsi qu’un petit Union Jack comportant les signatures de ses amis et qu’il veut déployer au sommet. Il prévoit cinq jours pour l’ascension et pense que la descente sera plus rapide grâce à l’ivresse du bonheur. Il note : « Ce sera la dernière tentative, et je sens qu’elle va réussir ! »

Par la suite, la question de savoir s’il croyait encore qu’il pouvait gravir la montagne, ou s’il continuait simplement parce qu’il était maintenant résigné à son sort et préférait la mort à l’humiliation d’un retour infructueux en Grande-Bretagne, a été longuement débattue.

Ultime tentative

Il part une dernière fois le mardi 29 mai 1934, seul. Trop faible pour tenter le col ce jour-là, il bivouaque à sa base, à quelques centaines de mètres de l’endroit où les sherpas stationnent. Le lendemain, il reste couché. Ses dernières lignes sont datées du jeudi 31 mai et il écrit simplement : « Encore une fois, magnifique journée ! »

Lorsque Wilson ne revient pas de cette ultime tentative, Tewand et Rinzing quittent la montagne et atteignent Kalimpong fin juillet, annonçant au monde la ‘disparition’ de Wilson.

FOCUS SUR LE SHERPA TENZING NORGAY

En 1935, Eric Shipton, qui avait fait partie de l’expédition infructueuse de Hugh Ruttledge en 1933, est de retour sur la montagne à la tête d’une expédition de reconnaissance pour sa propre tentative au sommet l’année suivante.

Il recrute des sherpas à Darjeeling, un peu comme l’avait fait Maurice Wilson. L’un de ses choix se porte sur un homme appelé Namgyal Wangdi, volontaire pour devenir porteur pour la toute première fois.

Plus tard, cet homme se fait appeler Tenzing Norgay ou ‘Sherpa Tenzing’ qui, bien sûr, trouve la gloire en accompagnant Edmund Hillary au sommet de l’Everest le vendredi 29 mai 1953. Ils deviennent les premiers conquérants du toit du monde…

LA DÉCOUVERTE DU CORPS

Ce n’est que le mardi 9 juillet 1935, lorsqu’Eric Shipton traverse le glacier du Rongbuk oriental avec son expédition, qu’il aperçoit au loin un faisceau vert et le prend d’abord pour une tente.

En passe d’atteindre la zone située sous le col Nord, l’explorateur découvre le corps momifié de Maurice Wilson, couché sur le côté, au pied de la pente de glace : « En m’approchant du tas, j’ai eu peur quand j’ai vu que c’était le corps d’un homme, recroquevillé dans la neige ».

À côté du cadavre se trouvent les restes de sa tente ainsi qu’un sac à dos contenant des affaires personnelles, y compris l’appareil photographique de Wilson, son journal intime ainsi que l’Union Jack qu’il souhaitait ardemment planter sur le sommet de la montagne.

Une chose est sûre, Wilson a dépassé de 100 mètres le Camp III et il a atteint la limite des 7 000 mètres d’altitude, un record pour l’époque. On suppose qu’il est mort de faim ou d’épuisement. La dépouille est alors ensevelie dans une crevasse se trouvant à proximité et Shipton érige un cairn de pierres pour marquer l’emplacement de la tombe improvisée. Cependant, comme il fallait s’y attendre, la dépouille de Wilson refait surface pas moins de cinq fois, en 1959, 1975, 1985, 1989 et 1999…

Par la suite, le journal de Wilson est offert à l’Alpine Club, mais son contenu y suscite de nombreux commentaires. Ainsi, dans l’Alpine Club Journal de 1965, Thomas Sidney Blakeney, bibliothécaire adjoint, écrit :

« Il ne semble pas s’être vraiment intéressé à la montagne ou à l’alpinisme ; l’ascension de l’Everest ne représentait qu’une tâche à accomplir et à offrir au monde comme preuve de sa foi. Il n’y a aucune raison apparente pour laquelle il n’aurait pas dû choisir un autre test physique difficile, comme traverser la Manche par exemple. Un défi ne se justifie qu’à travers le succès, et la tentative de Wilson sur l’Everest demeure un défi. »

OPPORTUNISME

Ironiquement, deux jours seulement après que Maurice Wilson ait perdu la vie sur l’Everest et alors que son corps gelé gisait dans la neige sous le col Nord, le Flying Circus de Sir Alan Cobham, auquel Wilson avait acheté son avion ‘Gipsy Moth’, donne un spectacle aérien dans le pré de Clifton où Wilson s’était écrasé l’année précédente. Cette manifestation a lieu le week-end des 2 et 3 juin 1934. Le ‘Halifax Courier’ rapporte que le maire de Brighouse, le conseiller Arthur Reeve, élabore un plan un pour construire l’aéroport de West Riding à cet endroit.

Dans son rapport, l’intéressé déclare :

« J’ai discuté de la question avec M. Eskell, le directeur général de l’exposition aérienne, et nous sommes convaincus que Clifton constituerait un endroit idéal pour un aérodrome pour les grandes villes de la circonscription ouest. Je propose que Halifax, Huddersfield, Bradford, Dewsbury et Brighouse partagent les frais d’un sondage d’experts en vue d’établir un aérodrome dans cette vaste zone industrielle. Si le site était approuvé, et je suis convaincu que Clifton serait un endroit admirable, nous pourrions l’appeler ‘Heavy Woollen Aerodrome’. Il pourrait servir de centre pour toute la zone industrielle de West Riding. »

Il ajoute qu’il va présenter sa suggestion au conseil municipal de Brighouse dès que possible :

« Je suis convaincu que nous, les personnes âgées, ne prenons pas la mesure du nombre de vols que la jeune génération effectuera. Le commerce a toujours suivi le développement des voies navigables et des chemins de fer et je crois qu’il suivra les voies aériennes. Par exemple, les acheteurs continentaux pourront venir directement dans la circonscription de l’Ouest en quatre ou cinq heures par avion ».

Bien sûr, cet aéroport ne voit jamais le jour.

Le compte rendu sur la prestation du Flying Circus indique que le temps a été excellent, avec une bonne visibilité, que 50 000 personnes avaient assisté aux démonstrations et que 3 000 personnes avaient bénéficié d’un baptême de l’air.

Le Flight-Lieutenant Geoffrey Tyson a effectué quelques cascades étonnantes pour les foules enthousiastes qui se sont répandues sur les champs adjacents partout à Clifton.

« Mademoiselle Joan Meakin a montré son planeur qui a été remorqué à une grande hauteur par un avion tandis que l’un des exploits les plus sensationnels a été la descente en parachute par Monsieur Ivor Pace depuis l’aile d’un grand avion de ligne Handley Page ».

MISE EN PERSPECTIVE

On peut légitimement se poser des questions sur les entraves successives déployées par les autorités britanniques et les administrations locales pour empêcher Maurice Wilson d’atteindre les Indes et le Népal. S’agirait-il de mesures de type humanitaire cherchant à contrarier une entreprise vouée d’avance à l’échec et à sauver un pauvre fou de ses propres délires, ou cela cacherait-il autre chose ?

N’oublions pas que nous sommes encore à l’heure des découvreurs et qu’il reste bon nombre de zones blanches sur les cartes du village-monde. L’Empire britannique entendant maintenant s’imposer dans les airs comme sur mer, c’est les lundi 3 et dimanche 9 avril 1933, c’est-à-dire un mois avant le décollage de Wilson depuis l’Angleterre, que la Houston Everest Expedition survole le troisième pôle, c’est-à-dire le plus haut sommet du monde, les membres d’équipage disposant, sur leurs Houston-Wallace, d’un cockpit et d’une cabine fermés et pressurisées, ainsi que d’appareils respiratoires permettant de survivre à des altitudes record. Des savoir-faire qui s’avéreront particulièrement utiles dans le cadre des bombardements opérés pendant la Seconde Guerre mondiale

Lire l’article : https://pilote-de-montagne.com/3-et-9-avril-1933-premiers-survols-de-leverest-par-lexpedition-houston/ 

L’objectif de cette expédition aérienne est essentiellement de prendre des clichés de l’Everest afin de permettre à des alpinistes, bien entendu britanniques, de trouver le chemin le plus facile vers le sommet de cette montagne symbolique et de le conquérir par la voie terrestre, pour la plus grande gloire de l’Empire. On peut donc légitimement imaginer que les alpinistes britanniques aient pesé de tout leur poids sur un gouvernement par ailleurs facile à convaincre de ne pas céder la primauté à un hurluberlu, fût-il un sujet de Sa Majesté lui-même…

UNE CONTROVERSE AU SOMMET

En 2003, un certain Thomas Noy suggère que Wilson aurait pu atteindre le sommet de l’Everest et qu’il serait décédé pendant la descente. Le principal indice à l’appui de cette thèse provient de l’interview du grimpeur tibétain Nawang Gombu Sherpa, qui aurait atteint le sommet avec l’expédition chinoise de 1960. Gombu se rappelle avoir trouvé les restes d’une vieille tente à 8 500 mètres d’altitude.

Si c’était vrai, ce serait plus élevé que n’importe lequel des camps établis par les expéditions britanniques précédentes et Noy suppose que la tente aurait pu être plantée là par Wilson, ce qui voudrait dire qu’il aurait atteint un point beaucoup plus élevé que l’endroit où on a retrouvé son corps. Bien que séduisante, la nouvelle théorie de Noy ne trouve pas de soutien dans la communauté des alpinistes…

En effet, les spécialistes se montrent très sceptiques quant au fait qu’un amateur inexpérimenté comme Wilson ait pu escalader la montagne sans aide, et Chris Bonington, un alpiniste renommé, déclare : « Je pense que vous pouvez dire avec une certitude absolue qu’il n’aurait eu aucune chance ».

De leur côté, l’historien de l’escalade Jochen Hemmleb et le biographe de Wilson, Peter Meier-Hüsing, suggèrent tous deux que Gombu se serait trompé sur l’altitude de la tente et soulignent que son récit n’a pas été confirmé par d’autres membres de l’expédition de 1960. Il a également été suggéré que si la tente à 8 500 m existait bel et bien, il pouvait s’agir d’une relique de l’expédition soviétique de 1952.

Cependant, la réalité de l’expédition soviétique elle-même est incertaine…

Enfin, soyons logiques. Shipton a retrouvé dans les affaires de Wilson l’Union Jack destiné à prouver sa conquête du Toit du monde. Ce serait donc bien la preuve qu’il n’a pas atteint le sommet… Rajoutons que si Wilson disposait d’un appareil photo, il n’aurait pas résisté à faire un selfie au sommet…

ÉPILOGUE

Il est difficile d’évoquer le cas Wilson sans se montrer un brin sarcastique. En effet, la foi permet peut-être de déplacer les montagnes mais elle n’a jamais permis de les gravir sans entraînement. L’Everest en solitaire et sans expérience… en 1933… soyons sérieux…

À bien y regarder pourtant, n’y a-t-il pas, dans cette tentative à la hussarde perdue au beau milieu des pic enneigés une authenticité, une audace et un courage tout à fait respectables ? L’affaire était certes un peu ambitieuse, mais il vaut avouer qu’elle ne manquait pas de panache. Il paraît même que Messner en a pris de la graine…

Cependant, et comme nous l’avons laissé entendre, l’enjeu de la conquête de l’Everest par des alpinistes britanniques constituant un enjeu géopolitique majeur (question de prestige…), on peut comprendre que le gouvernement britannique ait tout fait pour empêcher Maurice Wilson de parvenir à ses fins. En lui confisquant son avion et en tablant sur le découragement de son pilote, les politiciens britanniques ont, sans le savoir et sans le vouloir, poussé notre héros à une sorte de suicide dans les atroces souffrances d’un désert glacé…

Éléments recueillis par Bernard Amrhein

 

SOURCES

  • Maurice Wilson, Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Wilson 

  • Maurice Wilson, Wikiwand

https://www.wikiwand.com/en/Maurice_Wilson 

  • Maurice Wilson / Solo mystique à l’Everest

Thomas Vennin, 28 mai 2018

https://alpinemag.fr/maurice-wilson-solo-mystique-a-leverest/ 

  • Maurice Wilson – Everest’s Most Peculiar Casualty

https://www.ukclimbing.com/articles/features/maurice_wilson__everests_most_peculiar_casualty-10573#&gid=1&pid=1 

  • From Clifton to Mt. Everest

https://myrastrick.com/clifton-to-mount-everest/ 

  • What drove Maurice Wilson to Everest?

https://manchestermill.co.uk/p/what-drove-maurice-wilson 

  • Mit Doppeldecker zum Everest/Mount Möchtegern

Von Danny Kringiel

https://www.spiegel.de/geschichte/maurice-wilson-ahnungsloser-mount-everest-bergsteiger-a-1191992.html#OyEIa 

  • Maurice Wilson/His odyssey and final ascent on Mt. Everest

http://www.navrangindia.in/2016/11/maurice-wilson-his-odyssey-and-final.html 

  • Perils on Mount Everest: expedition leader’s story – archive, 1935

https://www.theguardian.com/world/2020/dec/03/perils-mount-everest-maurice-wilson-eric-shipton-1935 

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