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    14 février 1999 – Collision des Piper PA-18-150 ‘Super Cub’ F-BKBE et F-BLEY sur l’altisurface de Pêne-de-Soulit (31/Haute-Garonne)

    Soucieux de partager le RETour d’EXpérience (RETEX) des accidents d’aéronefs en montagne, Pilote de montagne (PDM) vous propose d’étudier la collision survenue le dimanche 14 février 1999 entre le Piper PA-18-A-150 ‘Super CUB’ F-BLEY et le Piper PA-18-150 ‘Super Cub’ F-BKBE sur l’atisurface de Pêne-de-Soulit (31/Haute-Garonne), à une altitude de 1 903 m)…

    ENCHAîNEMENT DES FAITS

    Le site est un col où l’on peut se poser indifféremment dans plusieurs sens.

    Après en avoir effectué la reconnaissance, le pilote-instructeur du F-BKBE se pose sur le versant ouest du site. Malheureusement trop court, l’atterrissage ne permet pas à l’appareil d’atteindre la plateforme située plus haut, pour en redécoller. Le pilote sollicite donc l’aide de deux autres personnes et, tous ensemble, ils poussent l’appareil vers la plateforme.

    Vers 12 h 40, mais sans avoir effectué de reconnaissance préalable de la plateforme, le Piper PA-18-A-150 ‘Super CUB’ F-BLEY se pose sur le versant est avec l’intention d’en redécoller immédiatement à la façon d’un « posé-décollé ».

    Au moment où le F-BKBE atteint la plateforme, il est percuté par le F-BLEY.

    De l’écoute radio, le pilote instructeur du F-BLEY indique avoir cru que le seul aéronef en vol s’était posé sur un autre site : cette confusion a probablement contribué à l’absence de reconnaissance préalable du site.

    ÉPILOGUE

    Dans le cas de figure qui nous occupe, les enseignements à en tirer sont très clairs.

    Tout d’abord, présumant de la puissance de son moteur, l’équipage du F-BKBE atterrit trop bas sur l’altisurface et ne parvient pas à remonter une pente assez forte. Comme l’incident se déroule à la mi-février, en hiver, donc, nous pouvons supposer que l’atterrissage s’effectue sur neige… et sur skis, ce qui augmente encore les difficultés. Le recours à l’équipage d’un autre aéronef semble, dans ce cas précis, indispensable. Imaginons cependant que l’équipage du F-BKBE se retrouve seul, perdu dans la montagne. Il devrait appeler des secours…

    Intéressons-nous maintenant au F-BLEY. Celui-ci accumule les fautes en n’effectuant pas de reconnaissance préalable de la plateforme, en « pensant » que l’avion répondant à la radio se trouvait sur une autre altisurface et en optant, finalement, pour un posé-décollé. Rappelons que la reconnaissance des terrains avant atterrissage est obligatoire, qu’en aviation on ne pense pas, mais qu’on n’agit qu’avec certitude, en recoupant les informations et en demandant des confirmations. Enfin, le F-BLEY se serait-il posé, même par une autre approche, qu’il aurait peut-être aperçu les silhouettes de l’appareil et des personnes le poussant vers le replat.

    Au bilan, deux appareils sérieusement endommagés mais, fort heureusement, aucun blessé à déplorer. Sans conteste un accident susceptible d’instruire les jeunes pilotes tout comme leurs instructeurs…

    Éléments recueillis par Bernard Amrhein

    SOURCES

    • Accident survenu aux avions immatriculés F-BLEY et F-BKBE

    Rapport du BEA AERO de mai 1999

    https://bea.aero/docspa/1999/f-be990214/htm/f-be990214.html 

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    Pilote de montagne (PDM) est une association à but non lucratif accueillant tous les amoureux de l’aviation en général, et du vol en montagne en particulier.

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