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    Les pilotes tyroliens de la Première Guerre mondiale

    À la mi-mars 2022, nous avons rappelé que le pilote de montagne bavarois Franz Hailer avait commencé sa carrière aéronautique comme pilote militaire, puis de la police. Au passage, nous avions abordé un aspect peu connu du premier conflit mondial, à savoir la guerre aérienne au-dessus du Sud-Tyrol et de la Vénétie. Après quelques recherches, nous publions aujourd’hui un article de Georg Larcher, de Telfs, au Tyrol autrichien, rédacteur en chef du Bezirksblatt de Telfs, du Blickpunkt-Magazin et du Karwendelblick intitulé ʺLuftkrieg über Tirol: Wer hat Material dazu?ʺ (« Guerre aérienne au-dessus du Tyrol : qui possède de la documentation à ce sujet ?) publié sur le site Internet MeinBezirk.at le mardi 20 avril 2021…

    « GUERRE AÉRIENNE AU-DESSUS DU TYROL : QUI POSSÈDE DE LA DOCUMENTATION À CE SUJET ?

    OBERLAND. Tout ce qui tourne autour de la guerre aérienne du Tyrol et de l’aviateur tyrolien pendant la Première Guerre mondiale est aujourd’hui au centre des préoccupations des historiens tyroliens : bien que le Sud-Tyrol n’ait pas été le théâtre de grandes batailles aériennes pendant la Première Guerre mondiale, y évoluaient, là aussi, des avions de combat. L’intérêt de l’historien de Telfs Stefan Dietrich et de ses collègues s’étend désormais aux membres du groupe aéronautique de l’armée impériale et royale [austro-hongroise]. Ils recherchent également des documents privés, des lettres, des photos et d’autres sources d’information.

    LES AS DE L’AVIATION AUSTRO-HONGROISE PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

    En 2019, Thomas Albrich et Nikolaus Hagen ont publié un livre intitulé ‘Les As de l’aviation austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale ([un ouvrage] paru aux éditions universitaires Wagner). Ils veulent maintenant approfondir ce sujet passionnant, en particulier en ce qui concerne l’Alttirol [le vieux Tyrol] et le Vorarlberg [Arlberg Antérieur]. L’historien chronologique Thomas Albrich décrit son domaine de recherche actuel :

    ʺLa guerre aérienne sur le front sud contre l’Italie pendant la Première Guerre mondiale et les Tyroliens, qui ont servi dans les troupes d’aviation k. u. k. [‘kayserliche und königlische’ Luftfahrtkräfte], sont un peu explorés.ʺ

    Bien que le nombre d’avions déployés dans le Sud ait été prévisible, il y a eu des affrontements parfois violents. En 1915-1916, des avions autrichiens attaquèrent Padoue, Vérone et même Milan depuis le Sud-Tyrol. Mais ils furent rapidement mis sur la défensive par la supériorité numérique croissante de l’adversaire.

    En 1918, il y eut plusieurs attaques aériennes des Italiens sur Bolzano et sur Innsbruck, ce qui provoqua une grande agitation parmi la population.

    80 PILOTES DE CAMPAGNE TYROLIENS ET DU VORARLBERG

    Nous connaissons actuellement près de 80 pilotes tyroliens et du Vorarlberg, ainsi que des officiers observateurs qui, du côté autrichien, ont tenté de repousser les attaques ennemies. Le pilote le plus connu est le capitaine Raoul Stojsavljevic [voir encart d’accueil]. Le sergent-major Anton Überbacher, de Bolzano, remporte ses septième et huitième victoires aériennes en mai 1918. Il a reçu, rapporte un journal, la Médaille d’or pour la bravoure pour son attitude audacieuse face à l’ennemi lors de « combats aériens meurtriersʺ.

    DES COMMANDANTS DE BORD DE L’OBERLAND

    Les Oberländer combattirent également dans les forces aériennes comme les pilotes Josef Hörmann de Mötz et Josef Schröder, d’Imst. Landeck mobilisa trois aviateurs, Hans Appel, Eugen Zebisch et Josef Ostermair. Ce dernier sert dans l’armée bavaroise et tombe en combat aérien en 1916.

    Dans l’Oberland, les effets de la guerre aérienne ont également été ressentis, par exemple au début du mois de novembre 1918, à Telfs, un crash spectaculaire d’un pilote autrichien – un événement dont il existe même une photo [voir ci-dessous] :

    ʺToutefois, en ce qui concerne le Tyrol, notre connaissance de la guerre aérienne de l’époque est encore très lacunaireʺ, regrette Thomas Albrich. C’est pourquoi Nikolaus Hagen et lui-même ont commencé à collecter systématiquement des sources sur les événements et les personnes impliquées, en espérant l’aide de la population.

    Albrich :

    ʺNous nous intéressons à tout ce qui a trait à l’aviation militaire au Tyrol avant 1918 ou aux Tyroliens alors en service dans les forces aériennes. Toute personne ayant connaissance de documents ou de traditions orales à ce sujet est priée de nous contacter. Existe-t-il dans une famille la photo d’un arrière-grand-père, grand-père ou grand-oncle qui servait dans les forces aériennes ? Cela ne doit pas forcément avoir trait au personnel navigant, le personnel au sol est également important pour nous. Ou une chronique municipale de 1915 à 1918 mentionne-t-elle des survols, un atterrissage d’urgence ou — dans le Sud-Tyrol — des bombardements ? Toute information nous intéresse, même des détails apparemment insignifiants peuvent aider !ʺ

    Les personnes en mesure de fournir des informations sont priées de s’adresser à : kontakt@luftfahrtruppen.at ou Thomas.Albrich@uibk.ac.at. Pour information, consulter le site Internet : www.luftfahrtruppen.at »

    ÉPILOGUE

    Loin de constituer une fin, cet article nous incite à poursuivre nos recherches sur un aspect complètement occulté en France, à savoir la guerre aérienne en haute montagne pendant le premier conflit mondial. Soyons clairs, ce que nous recherchons ce ne sont pas des preuves d’atterrissages/décollages de routine sur prairie plate en fond de vallée, mais bien des témoignages portant sur des atterrissages d’urgence sur terrains en pente, sans reconnaissance préalable d’une quelconque altisurface (mot créé au début des années 1960 seulement).

    Ce champ d’investigation porte, bien entendu, sur les zones montagneuses théâtres de combats aériens (Vosges, Alpes autrichiennes et italiennes…), mais aussi celles possiblement survolées par les belligérants (Carpates, Caucase, etc.). Du coup, nous élargissons très sensiblement notre domaine de recherche au plan géographique…

    Cependant, nous élargissons également ce champ de recherche à un large panel de pilotes ressortissant de nombreuses autres Nations belligérantes (outre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, la France, l’Italie, Empire ottoman… Autant de figures pouvant apporter quelque chose à nos recherches historiques.

    Un article original de Georg Larcher, traduit de l’allemand et mis en forme par Bernard Amrhein


    SOURCES

    PdM
    PdM
    Pilote de montagne (PDM) est une association à but non lucratif accueillant tous les amoureux de l’aviation en général, et du vol en montagne en particulier.

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