EDITORIAL 20 – Pilote de Montagne entame sa troisième année d’existence


Ce jeudi 1er septembre 2022 marque l’entrée de notre site Internet www.pilote-de-montagne.com dans sa troisième année d’existence. C’est donc le moment de dresser le bilan des actions passées ou en cours et d’esquisser de perspectives…

NOTRE CONCEPT

Pour rappel, notre site Internet rassemble des articles plus ou moins longs mis à jour régulièrement et republiés à des dates bien déterminées en fonction d’une éphéméride bien fournie. L’outil d’officialisation d’un nouvel article ou de la republication d’un article existant est notre compte twitter @PiloteMontagne. C’est bien ce compte Twitter qui assure la visibilité de notre site Internet…

BILAN GÉNÉRAL

Question statistiques, @PiloteMontagne réunit, en ce jour anniversaire, 1 195 abonnés, soit une progression de www abonnés en un an, ce qui semble correct pour un compte traitant, au final, d’un sujet que certains pourraient considérer comme « confidentiel ».

Notre notoriété

Si certains de nos abonnés font leurs tous premiers pas sur Twitter et ne sont suivis que par une paire de ‘followers’, d’autres s’adressent à une communauté de plusieurs dizaines de milliers de membres, ce qui assure à PDM une notoriété en croissance constante. Il s’agit-là d’un point capital car notre objectif est bien de faire sortir l’aviation de montagne de ses vallées et de ses plateformes d’altitude pour atteindre un très large public, à l’international.

Pourtant, unir la communauté des pilotes de montagne autour d’un site pluraliste fédérant les fanatiques des aéronefs à voilure fixes, des voilures tournantes ou des plus légers que l’air nous semble aujourd’hui, avec deux années d’expérience, largement utopique. En effet, chacun de ces passionnés capitalise sur sa propre expérience, plus ou moins approfondie, du vol montagne et ne cherche pas forcément à se documenter plus avant, ni même à les partager…

Nous nous adressons donc en priorité à tous les néophytes, que la perspective d’évoluer un jour en montagne, ne serait-ce que dans le cadre d’un vol touristique, réjouit à l’avance. Nous nous adressons en particulier aux jeunes lecteurs afin qu’ils découvrent un monde qui, à force de persévérance (et de beaucoup de travail), sera peut-être un jour le leur, à titre purement professionnel ou seulement de loisir. Ainsi, en nous développant à un rythme d’une cinquantaine d’abonnés supplémentaires par mois en moyenne, nous devrions pouvoir atteindre les 1 800 followers dans un an.

Notre réputation

Cependant, ce qui nous importe le plus, c’est d’acquérir une réputation de site Internet à la fois pluraliste, didactique, détaillé et précis, aussi bien dans les termes employés que dans l’iconographie choisie. En effet, la grande majorité de nos tweets établissent un lien direct avec un article de fond en ligne sur notre site Internet qui, au fil des ans (c’est en tous cas toujours notre ambition), devrait devenir un véritable site de référence, tant par les sujets traités que par sa stratégie rédactionnelle. À terme, nous devrions même être en mesure de lancer notre Encyclopédie de l’aviation de montagne.

Après avoir bien couvert l’Europe, l’Amérique du Sud, l’Himalaya et la Chine pendant notre première année d’existence (cycle 2020-2021), nous avons exploré l’Amérique du Nord et l’Afrique de l’Est pendant le cycle 2021-2022, tout en complétant nos connaissances sur les aviations de montagne des autres continents. Bien d’autres contrées nous restent à découvrir.

Et, surtout, nous restons fidèles à la définition très large de l’Aviation de montagne que nous avons donnée dans notre article intitulé ‘Domaines couverts par l’aviation de montagne’ :

« La notion d’aviation de montagne englobe toutes les activités aériennes se déroulant en terrain accidenté, qu’elles soient privées ou étatiques, civiles ou militaires, professionnelles, sportives ou de loisir, quel que soit le vecteur aérien considéré et quel que soit le type de massif montagneux dans lequel elles se déroulent. »

Bernard Amrhein

C’est pourquoi nous ne nous interdisons pas de saluer les exploits sportifs des parapentistes et autres pratiquants du Wingsuit, car les risques inconsidérés qu’ils prennent, surtout à très haute altitude, nous ramènent des décennies en arrière, à l’époque des pionniers tentant de se poser en montagne, de manière volontaire… ou contrainte. C’est aussi pourquoi nous mettons le focus sur l’histoire de personnages célèbres ou tombés dans l’oubli, afin de bien mettre en exergue que le propre de l’Homme, c’est le dépassement de soi, l’acte héroïque, l’exploit qui, une fois banalisé servira des causes humanitaires.

N’oublions pas que l’ambition du Suisse Freddy Wissel, le premier homme à se poser sur skis sur glacier et à en redécoller, était non pas de déposer des skieurs en altitude, mais bien de secourir des blessés pour les ramener sans délai à Saint-Moritz, ou plus bas dans la vallée, afin d’y être soignés.

Aujourd’hui, cette mission de sauvetage est principalement dévolue aux appareils à voilure tournante, car ceux-ci peuvent effectuer du vol stationnaire près de reliefs escarpés et hélitreuiller les personnes en péril. Même le Suisse Hermann Geiger a reconnu, dès 1957, que l’hélicoptère représentait l’avenir de l’aviation de montagne à but utilitaire et humanitaire. Donc, nous saluons toutes les actions de secours en montagne, sans nous étendre sur les nombreuses imprudences engendrant des interventions à haut risque pour les secouristes. En France, depuis la fin des années 1950, ces interventions ne sont pas facturés aux personnes secourues sur le domaine public. Je pense qu’il est bon de maintenir ce principe de simple bon sens afin de garantir une bonne qualité de service, voire de chercher à exporter ce concept partout dans le monde…

COMMENT NOUS AMÉLIORER ?

Très récemment, l’un de nos fidèles lecteurs (qui se reconnaîtra certainement) s’est montré déçu que nous fassions la part belle aux catastrophes aériennes et autres anecdotes historiques jugées par trop anciennes. C’est que l’aviation de montagne, et l’actualité est là pour nous le rappeler quotidiennement, est une pratique dangereuse réservée à une population restreinte de pilotes. Quant aux rappels des accidents, récents, anciens, voire très anciens, ils pourront constituer une nouvelle rubrique consacrée à l’accidentologie aérienne en montagne, dont le but sera de rappeler les dangers du vol en conditions extrêmes et de diffuser les éléments de RETour d’EXpérience (RETEX) disponibles. Reste à mettre tout cela en musique et à en tirer des conclusions véritablement utiles pour l’ensemble des pilotes.

Notre honorable correspondant nous demandait également, fort à propos, de consacrer plus d’espace à des éléments d’actualité « positifs ». De ce côté-là, il est certain que nous devons consacrer plus de temps et d’énergie à étendre nos réseaux tous azimuts, ce qui, du fait d’activités professionnelles très prenantes, nous est actuellement assez difficile. Cependant, nous ambitionnons toujours de fédérer plusieurs communautés, celle des pilotes de montagne en priorité, mais aussi celles des aéroclubs de montagne et des secours en montagne, tout comme celles des historiens et des musées locaux, tous capables de nous communiquer des informations et des anecdotes susceptibles d’intéresser un très large public.

Enfin, comme nous nous revendiquons des enseignements de Robert Merloz, nous nous devons aussi de terminer la publication de son ouvrage traitant de la formation du pilote de montagne, un fascicule de 200 pages recueillant tous les conseils qu’il nous a légués avant sa disparition. Il s’agit d’une tâche assez ardue car, ce qui nous manque le plus, c’est le temps, mais nous devons nous y atteler, résolument.

QUELLE INFLUENCE ?

Difficile de décider à l’avance d’une ligne éditoriale intangible. Celle-ci évoluera forcément avec le temps en tenant compte des derniers développements en cours. Si l’aviation commerciale, moyen ou long courrier, a mis un certain temps à surmonter le discrédit jeté sur elle à la faveur de la dernière pandémie mondiale, l’aviation de loisir souffre encore durablement de sa mauvaise réputation d’activité strictement réservée à d’égoïstes nantis. Comme nous le savons bien, il n’en est rien car tout le monde peut voler, à condition d’en faire une passion inconditionnelle, mais l’opprobre jeté sur ces passionnés ne sera pas facile à effacer. Il faut donc trouver à cette activité une véritable utilité pour l’ensemble de la communauté montagnarde, ce qui n’est pas chose aisée, surtout en cette période de canicule propice à l’accélération de la fonte des glaciers.

En effet, comme nous l’évoquions dans notre Éditorial n° 19 du vendredi 5 août 2022, quelques pilotes de montagne chevronnés s’acharnent à maintenir un savoir-faire très particulier en se posant sur certains glaciers pendant une très courte période de l’hiver. Or, les glaciers rétrécissent comme peau de chagrin et la période favorable à ce sport également. La pire chose à faire l’hiver prochain serait donc de les prendre d’assaut pour en profiter encore… un peu. En effet, à la moindre incartade, c’est toute la communauté des pilotes de montagne qui serait prise à partie et désignée comme un bouc émissaire bien commode pour expier l’ensemble du pêché que représente le réchauffement climatique.

Il faudra donc se montrer responsable (voire même écoresponsable) et ne pas arpenter un glacier, comme celui d’Argentière (74/Haute-Savoie) par exemple, à cinq reprise dans la même matinée pour rentabiliser son vol d’entraînement, mais respecter la nature et tous ceux qui la parcourent, humains comme animaux…

ÉPILOGUE

Grâce à une politique rédactionnelle claire, @PiloteMontagne progresse de manière très régulière ce qui accroît, également de manière constante, la visibilité de notre site Internet www.pilote-de-montagne.com et augmente notre renommée comme notre réputation.

Nous devons cependant consentir des efforts supplémentaires en diversifiant nos sujets et en finalisant notre projet pédagogique. En effet, notre site Internet a pour but principal de diffuser largement les enseignements de Robert Merloz, que tous ceux qui l’ont connu reconnaissent comme un maître dans l’art de voler en montagne.

Enfin, je tiens à remercier très chaleureusement Stéphane Gaudin, notre webmaster, qui a rejoint au printemps dernier une société aéronautique et se verra élever, fin septembre, au rang de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite (ONM), ainsi que Gérard David, notre expert technique, dont les conseils nous sont précieux et dont la passion ne se démentira jamais…

Bernard Amrhein


SOURCE

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