28 février 1940 – Découverte des corps du pilote de brousse Joseph Fecteau et de ses deux compagnons d’infortune au Labrador


Pilote de montagne (PDM) a pour vocation de faire connaître au grand public une pratique de l’aviation un peu spéciale, sans préjugé sur les moyens employés pour y parvenir. Dans de nombreux pays, et en particulier en Amérique du Nord, on associe volontiers pilotage en montagne et pilotage « en brousse », les deux styles d’aviation allant, le plus souvent de pair, surtout sur skis. Nous prenons donc résolument ce virage en commençant par l’évocation d’un pilote aujourd’hui oublié, Joseph Fecteau, mais dont la mésaventure peut édifier les jeunes générations.

UNE VOCATION DE PILOTE

Joseph Fecteau naît à Sainte-Marie (Québec), dans la Municipalité régionale de comté (MRC) de Nouvelle-Beauce, le 23 août 1907. C’est en 1929 qu’il se découvre une vocation de pilote, qu’il suit des cours de pilotage à Québec et obtient rapidement sa licence de pilote privé. Son frère Arthur se lance lui aussi, quelques années plus tard, dans la carrière de pilote. Ensemble, ils gagnent d’abord leur vie en organisant des baptêmes de l’air ainsi que des voyages d’affaires et touristiques.

En 1936, Joseph Fecteau est engagé chez Quebec Airways, sur la Côte Nord. Il y œuvre à titre d’assistant et de mécanicien du pilote Roméo Vachon, ainsi qu’à la lutte contre les feux de forêt pour la Canadian Airways.

L’aviateur est l’oncle du pilote de brousse Thomas Fecteau, à qui offre son baptême de l’air et fait, ainsi, naître une nouvelle vocation aéronautique, l’heureux neveu commençant sa carrière en 1947.

UNE FIN TRAGIQUE

Joseph Fecteau décède en service, dans des circonstances tragiques.

Le 12 septembre 1939, l’aviateur quitte Baie-Comeau pour un vol d’inspection du territoire forestier du Labrador. Il est accompagné de J.-C. Côté, arpenteur, ainsi que de G.H. Davidson, employé d’une papeterie montréalaise. En raison d’un épais brouillard, le pilote s’écarte de sa route et finit par se poser en forêt, au Labrador. Sans communication radio, les trois hommes trouvent refuge dans une cabane de trappeur située à environ 300 miles (soit 482 km) au sud d’Hopendale.

Les recherches entamées pour retrouver les trois disparus restent vaines. Leurs corps sont retrouvées par James McNeil, trappeur autochtone, le 28 février 1940, dans sa cabane de la Baie Kaipokok. Cependant, les dépouilles mortelles ne peuvent être rapatriées qu’en avril.

POSTÉRITÉ

Porté à l’écran en 1991, le film TV intitulé ‘Les naufragés du Labrador’, de François Floquet, s’inspire de la fin tragique de Joseph Fecteau et de ses compagnons d’infortune.

« ‘Les naufragés du Labrador’. Drame psychologique de François Floquet avec Ian IrelandJean L’ItalienJean Faubert. Après un atterrissage en catastrophe au Labrador, trois individus aux tempéraments opposés sont obligés de collaborer pour survivre. »

 

ÉPILOGUE

Joseph Fecteau n’a ni l’étoffe des pionniers ni celle des héros, mais il a la particularité de se déplacer dans des zones enneigées. C’est pourquoi son Fairchild 71 est équipé de patins montés sur un train articulé. C’est ce type de matériel qu’utilisaient déjà les pilotes russes pendant le Premier conflit mondial, puis les Finlandais dans l’Entre-deux-guerres…

Perdu au-dessus d’une forêt dense entre Hopendale et Goose Bay, l’aviateur n’a certainement eu aucune difficulté à se poser dans une clairière, mais il y a toujours de nombreuses ombres au tableau. Lui-même et des deux compagnons étaient-ils équipés pour affronter une marche dans la neige que l’on devine longue et pénible, avaient-ils embarqué des vivres et, surtout, étaient-ils armés pour chasser ou se défendre.

Des énigmes que nos lecteurs canadiens pourront peut-être résoudre en nous contactant ?


SOURCES

 

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